Oubliés de la III^e République, et par conséquent de l’historiographie y afférant, les conseillers d’arrondissement ne sont pas nécessairement aisément identifiables. Le plus souvent, leur élection n’est évoquée par la presse que par l’intermédiaire d’un nom, sans prénom ni date de naissance, et sans aucune précision biographique permettant de circonscrire le périmètre des recherches. Pour qui s’intéresse, par exemple, au poids de la Première Guerre mondiale dans la trajectoire de ces élus, il est en conséquence difficile de relier ces quelques éléments à une fiche matricule du recrutement, archive indispensable pour reconstituer un parcours militaire. Là est donc tout l’intérêt de l’état « des indemnités de déplacement de séjour allouées aux membres du Conseil d’arrondissement de Vannes à l’occasion de la séance du 8 octobre 1923 », document conservé aux Archives départementales du Morbihan et présentant tous les élus de cette assemblée avec leur nom, leur prénom, et leur domiciliation[1]. Ultérieurement, j’ai trouvé d’autres listes nominatives donnant pour chaque élu un état-civil complet, avec même des dates de naissance et des informations relatives à la domiciliation et la profession exercée, ce qui s’est révélé fort utile[2]. En effet, autorisant une prosopographie exhaustive, ces sources permettent de se demander si, en 1919, l’entrée au Conseil d’arrondissement passe, ou non, par la tranchée.

D’un strict point de vue méthodologique, la galerie de portraits ci-dessous montre combien la presse comme source se révèle, notamment par la grâce de la reconnaissance optique de caractères, féconde : qu’il s’agisse de résultats électoraux ou de notices nécrologiques, de nombreux articles permettent de reconstituer les cursus honorum et militarum de ces élus. Mais ce type d’enquête n’est pas sans présenter un certain nombre de difficultés, la quête de la fiche matricule de recrutement pouvant se révéler complexe faute de date de décès ou de naissance mentionnée dans les archives et à laquelle se raccrocher. C’est précisément à ce modèle que correspond Pierre Lorgeoux, conseiller d’arrondissement d’Elven dont la trajectoire entre 1914 et 1918 a été particulièrement difficile à reconstituer. En effet, la reconnaissance optique de caractères associée à la presse numérisée sur le site des Archives départementales du Morbihan n’est pas toujours d’une grande aide, comme le rappelle l’exemple de Julien Le Jallé, conseiller d’arrondissement de Lauzach. C’est d’ailleurs celle du Grand Mémorial, portail particulièrement utile dans le cadre d’une telle démarche biographique, qui ici a permis de retrouver sa fiche matricule de recrutement. Difficilement est à cet égard l’exemple de Jean Duval, conseiller d’arrondissement d’Allaire et que l’OCR ne parvient pas à identifier, ce patronyme étant par trop commun. Là, c’est une fiche de renseignements conservée dans la sous-série 3M qui offre une date de naissance permettant, par la suite, de reconstituer le parcours de cet individu. Enfin, il y a certaines difficultés contre lesquelles il est difficile de lutter, à l’instar du poids de la mémoire. C’est ce que rappelle le cas de Joseph Le Brix, maire de Baden, élu conseiller d’arrondissement en 1922, et surtout père du célèbre aviateur Joseph Le Brix, pilote dont la renommée a complètement éclipsé celle de l’élu local, rendant ainsi toute recherche très compliquée.

Il convient enfin de noter que l’organisation de ce scrutin d’arrondissement à l’automne 1919, en même temps que les cantonales et à la suite d’un long tunnel électoral ponctué par les législatives et les municipales, n’est pas sans poser un certain nombre de problèmes pratiques. Si le ministère de l’Intérieur préconise l’installation de deux bureaux de vote distincts, la circulaire adressée le 6 décembre 1919 aux préfets n’est pas sans anticiper le fait qu’une telle disposition puisse être inapplicable dans les petites communes. C’est alors « l’aspect de l’enveloppe destinée à assurer le secret du vote » qui sera privilégié, ce qui explique par ailleurs qu’on ait pu retrouver dans certaines liasses des enveloppes présentant le sigle d’une association américaine bien connue…[3] Dans certaines communes, l’organisation du scrutin est jugée difficile du fait d’un bureau de vote trop lointain ou d’une interprétation un peu particulière des instructions préfectorales, ce qui vient rappeler combien le rituel démocratique est encore assez superficiellement ancré dans les mentalités[4]. Pour mémoire, rappelons que ce n’est qu’en 1913 que l’emploi de l’isoloir, permettant de garantir le secret des suffrages, est rendu obligatoire.

Pierre Lorgeoux, conseiller d’arrondissement d’Elven

Pierre, Marie, Louis Lorgeoux naît à Elven le 7 mai 1879[5]. Maire d’Elven de 1920 à 1942[6], plus vraisemblablement de 1919 puisque les municipales ont lieu en décembre de cette année (cette hypothèse est confirmée par un procès-verbal du scrutin d’arrondissement du canton d’Eleven en décembre 1919[7]) Pierre Lorgeoux serait élu sur une « liste conservatrice » au succès assez étriqué puisqu’elle ne l’emporte qu’avec 17 voix d’avance sur sa concurrente, d’obédience radicale[8]. Lors du scrutin d’arrondissement, il l’emporte en revanche plus clairement, par 1 209 voix contre 345[9]. Il est à noter que le secrétaire de la mairie d’Elven est sans doute de sa famille puisque le « procès-verbal du recensement général des votes émis dans les collèges électoraux du canton d’Elven » fait apparaître qu’un certain Joseph Lorgeoux exerce ces fonctions[10].

Pierre Lorgeoux apparaît régulièrement dans les annonces légales publiées par la presse locale en tant que clerc de notaire sur Elven, y compris pendant la Première Guerre mondiale. Ceci nous invite à penser qu’il n’est pas mobilisé pendant le conflit mais un doute subsiste néanmoins dans la mesure où il n’a pas été possible de retrouver sa fiche matricule de recrutement afin de certifier cet état de fait. En tout état de cause, rien ne permet en l’état actuel de mes connaissances de relier son entrée au Conseil d’arrondissement à une Grande Guerre déployée comme capital politique lors du scrutin de décembre 1919. D’ailleurs, Pierre Lorgeoux débute sa carrière politique avant 1914 puisqu’il paraît figurer sur la liste des élus d’Elven lors des élections municipales de 1912[11].

Sont élus au conseil d’arrondissement du Morbihan en 1919 un indien, un 👮‍♂️, un chef de chantier… 🎶 pic.twitter.com/rOSGaqxQGA

— Erwan Le Gall (@R1Le_Gall) March 1, 2023

L’édition du 16 décembre 1919 de L’Ouest maritime nous apprend qu’il est 1^er clerc chez Henri-Paul Collot, candidat battu au Conseil général lors de ce même scrutin pour le canton d’Elven et maire de Saint-Nolff, classé lui plutôt à gauche[12]. En décembre 1919, au moment des élections pour le Conseil d’arrondissement, Pierre Lorgeoux est qualifié de « libéral » par L’Union, L’Avenir ainsi que pour le Nouvelliste[13]. Mais, pour Le Progrès du Morbihan, il est qualifié de « progressiste »[14].

En tant que maire d’Elven, Pierre Lorgeoux fait ériger le monument aux morts communal. Il apparaît d’ailleurs à cette occasion, à titre privé, comme le deuxième souscripteur en termes de fonds apportés[15].

Identifier l’appartenance partisane des conseillers d’arrondissement s’avère d’autant plus délicat que les positionnements ne sont pas figés. Elu sous étiquette Union républicaine et démocratique en 1929, Pierre Lorgeoux adhère au Parti démocrate populaire en 1935, organisations incontestablement à droite[16]. En 1937, il passerait au Parti social français…[17] Pour autant, Pierre Lorgeoux démissionne en 1942 car « il refuse de désigner des travailleurs pour l’Organisation Todt »[18].

Victor de la Bourdonnaye, conseiller d’arrondissement de La Gacilly 

Né le 29 septembre 1883, le marquis Victor de la Bourdonnaye décède le 11 décembre 1943. Les différentes notices nécrologiques publiées par la presse morbihannaise soulignent tant son long mandat à la tête de la commune de Carentoir, dont il est châtelain, que sa qualité d’ancien combattant de la Grande Guerre[19]. Au lendemain de sa mort, Le Nouvelliste du Morbihan le décrit comme étant l’une « des figures les plus attachantes de la noblesse de Bretagne » et ajoute : « Gentilhomme d’une haute distinction, il avait un don particulier de bonté et de courtoisie qui ne cessait de lui conquérir l’estime, l’amitié ou l’affection de tous ceux qui avaient le privilège de l’approcher »[20].

Déclarant lors de son passage devant le Conseil de révision exercer la profession de propriétaire, Victor de la Bourdonnaye est d’abord affecté au 41^e RI dans le cadre de son service militaire puis est versé dans le Train. C’est avec cette arme qu’il est mobilisé en août 1914. En août 1916, il demande à être versé dans l’infanterie : c’est le début de nombreux transferts qui le voient progressivement monter en grade. Après un bref passage dans l’artillerie, il est transféré au 505^e régiment de chars de combat le 20 août 1918 puis, quelques semaines plus tard, le 26 octobre 1918, est promu à titre temporaire au grade de sous-lieutenant de réserve. Démobilisé le 4 mars 1919, à l’âge de 36 ans, il poursuit ensuite sa carrière dans la réserve, devenant lieutenant en 1923 puis capitaine, dans l’infanterie cette fois-ci, en 1934. Sa Grande Guerre demeure toutefois encore assez méconnue, faute d’égo-documents, et ni lui ni sa femme, Elisabeth de la Boëssières-Thiennes, épousée à Bruxelles pendant l’été 1907, ne figurent dans le gigantesque corpus composé par l’historien B. Goujon[21].

Lorsqu’il rejoint la vie civile, Victor de la Bourdonnaye est titulaire d’une citation à l’ordre du corps d’armée reçue le 21 décembre 1917 : « Le 16 décembre 1917 l’ennemi ayant pris pied dans nos lignes après une forte préparation d’artillerie a fait preuve du plus grand sang-froid au cours des dispositions qu’il a prises pour repousser l’ennemi en lui infligeant des pertes ». En revanche, il n’est pas titulaire de la Légion d’honneur puisque celle-ci ne lui est octroyée qu’en juin 1937, sous le gouvernement de Front populaire donc[22].

Les faits décrits par la citation à l’ordre du corps d’armée reçue le 21 décembre le voient sergent au 262^e RI de Lorient. L’unité tient alors des positions dans le secteur d’Urvilliers, dans l’Aisne. Il est à noter que le journal des marches et opérations du 262^e RI fait effectivement état de « très nombreux tirs de harcèlement sur tout le secteur » et évoque même « environ 1 100 obus de 77, 105 et 150». En revanche, il n’est pas question d’incursion ennemie, contrairement à ce qui est évoqué dans la citation à l’ordre du corps d’armée[23]. S’il est possible que le journal des marches et opérations se montre sur ce point lacunaire, il paraît plus probable que cet élément renvoie à la fonction même du texte de cette distinction, celui-ci étant avant tout un discours destiné à mettre en valeur l’institution militaire[24].

Victor de la Bourdonnaye est élu maire de Carentoir le 10 mai 1914[25]. Son arrivée au Conseil d’arrondissement doit donc moins se comprendre au prisme du choc de la Grande Guerre que dans le cadre d’une implantation politique locale, ce d’autant plus que du fait de ses quartiers de noblesse, il est un notable.

Roger d’Andigné, conseiller d’arrondissement de Muzillac

On retrouve peu ou prou le même cas de figure chez Roger d’Andigné puisque celui-ci est maire de Muzillac depuis 1914, à la différence près qu’il siège au Conseil d’arrondissement depuis 1904[26]. Dans cette trajectoire, la Première Guerre mondiale ne joue qu’un rôle accessoire. Il est vrai que les états de service de cet élu ne sont sans doute pas de nature à constituer un capital politique performant dans le cadre d’une joute électorale.

Après un service militaire à Pontivy, au 2^e régiment de Chasseurs, de novembre 1893 à mai 1895, Roger d’Andigné est rappelé à l’activité du fait de la mobilisation générale alors qu’il a déjà 40 ans. C’est d’ailleurs cette raison qui est invoquée pour justifier son absence lors du Conseil de d’arrondissement qui a lieu le 9 août 1915 à Vannes[27].

Roger d’Andigné décède subitement, à l’âge de 57 ans, en mai 1931, vraisemblablement victime d’une embolie[28]. L’Ouest républicain explique :

« Rentrant mardi du recensement des attelages, il se trouvait vers 7 heures à l’Hôtel Baudeau, lorsque soudain, il s’affaissa sur la table devant laquelle il était assis, puis il s’écroula sur le sol. Tout secours fut inutile. »[29]

Le Semeur, dans son édition du 8 mai 1931, indique qu’il est également président du syndicat agricole de Muzillac[30].

Les nécrologies publiées dans la presse locale ne mentionnent jamais sa Grande Guerre. Transféré au 1^er régiment de dragons, il est nommé adjudant au front, le 25 juin 1915. C’est là le seul point marquant d’une campagne effectuée dans la cavalerie et sanctionnée d’aucune citation, ni d’aucune médaille. En juin 1917, il est d’ailleurs affecté à l’arrière, à l’hôpital vétérinaire de Vernon, dans l’Eure, avant d’être démobilisé le 10 janvier 1919[31]. Il n’est titulaire d’aucune citation à l’ordre.

Il est à noter que le successeur de Roger d’Andigné à la mairie de Muzillac n’est autre que son frère, Guy, élu à la fin du mois de mai 1931[32].

Julien Le Jallé, conseiller d’arrondissement de Questembert

Lors du scrutin d’arrondissement de 1919, Julien Le Jallé est déjà maire de Lauzach et se présente comme exerçant la profession d’agriculteur[33]. C’est du reste la profession que déclare exercer, lors de son passage devant le Conseil de révision, cet individu né en 1877 et ayant effectué son service militaire au 2^e régiment de cuirassiers.

Versé dans la réserve au 11^e escadron du train, comme le fut en son temps Victor de la Bourdonnaye, Julien Le Jallé est mobilisé avec cette unité en août 1914. Pour autant, ce n’est que le 10 octobre 1914 qu’il est envoyé aux armées, date tardive à mettre, selon toute vraisemblance, en relation avec sa date de naissance puisqu’il est alors âgé de 37 ans. Transféré durant la campagne aux 1^er, 10^e puis 19^e escadrons du train, il est démobilisé le 9 janvier 1919 sans avoir bénéficié de la moindre montée en grade ni d’aucune citation à l’ordre. Sa guerre ne saurait donc constituer un capital politique, même si Julien Le Jallé se trouve sans interruption dans la zone des armées à partir de l’automne 1914[34]. D’ailleurs, son entrée au Conseil d’arrondissement ne découle nullement de son expérience combattante mais doit se comprendre dans le cadre de la poursuite d’un cursus honorum débuté en 1912, avec son élection à la tête de la mairie de Lauzach[35].

Lors du scrutin d’arrondissement de décembre 1919, Julien Le Jallé est qualifié de candidat « libéral » et recueille 2 043 voix[36].

Pierre Le Godec, conseiller d’arrondissement de Sarzeau

Pierre, Marie Le Godec naît à Sarzeau le 27 janvier 1868[37]. Tout porte donc à croire qu’il n’a pas été mobilisé pendant la Première Guerre mondiale, étant trop âgé en 1914. Son acte de naissance fait état d’un mariage le 15 octobre 1918.

En décembre 1919, Pierre Le Godec est maire de Saint-Armel[38]. Il occupe déjà ce mandat en 1912[39]. En 1918, on le retrouve au sein du bureau de la section permanente de Sarzeau des Pupilles de la Nation[40].

Pour l’heure, rien ne permet de le relier à une quelconque fiche matricule de recrutement ou d’inscrit maritime et donc de retracer sa Grande Guerre, même s’il est plus que probable qu’il est dès 1914, du fait de son âge, dégagé de ses obligations militaires. Ce conflit semble donc jouer un rôle au moins minime dans sa trajectoire politique, initiée il faut le rappeler avant 1914.

Pierre Le Godec perd son siège en 1922, au profit de Célestin Bourcy, fils d’optant non mobilisé dont un fils est mort pour la France pendant le conflit, et dont le nom se trouve du reste inscrit sur le monument de cette commune[41].

Joseph Le Mouellic, conseiller d’arrondissement de Vannes-Est

Elu maire de Séné en 1907, Joseph Le Mouellic naît en 1866 et est libéré en 1912 de ses obligations militaires[42]. Il n’est donc pas mobilisé pendant la Première Guerre mondiale, étant il est vrai âgé en 1914 de 48 ans.

Non seulement l’arrivée de Joseph le Mouellic au Conseil d’arrondissement ne doit rien aux tranchées mais elle s’avère conclure un long parcours politique où la défense de convictions catholiques joue un rôle majeur. En effet, cet individu fait valoir ses droits à la retraite et quitte la gendarmerie en 1906 « pour ne pas coopérer aux inventaires et à l’expulsion des congréganistes »[43]. C’est néanmoins en tant que candidat « républicain », donc en tant que catholique rallié, qu’il est réélu au Conseil d’arrondissement en décembre 1919, sur une liste dont la tête d’affiche est le député, et futur maire de Vannes, Maurice Marchais[44].

Guillaume Le Hébel, conseiller d’arrondissement de Vannes-Ouest

Le parcours de cet individu est extrêmement difficile à reconstituer, et pour cause ! Ce faisant, il vient rappeler qu’en termes de prosopographie, c’est souvent les trajectoires échappant à l’hypothèse de départ qui sont les plus chronophages en termes de recherche.

Le procès-verbal des opérations de l’assemblée électorale de Vannes indique que Guillaume Le Hébel est cultivateur, ce qui laisserait penser qu’il réside sur cette commune[45]. Effectivement, cette hypothèse s’est avérée être exacte.

Le siège de conseiller d’arrondissement au titre du canton de Vannes-Ouest est préalablement occupé par un certain M. Bothorel, décédé le 29 avril 1918[46]. Cette information pourrait permettre de penser que ce mandat est le premier occupé par Guillaume Le Hébel. Mais il n’en est rien puisqu’il apparaît sur la liste, réélue, du Conseil municipal de Vannes en 1912[47]. Il siège alors au sein de la commission en charge des travaux publics ainsi que dans celle dédiée à l’octroi et aux droits de place[48].

Guillaume Le Hébel est répertorié lors du scrutin d’arrondissement de 1919 comme étant républicain[49]. En 1922, Guillaume Le Hébel perd son siège au Conseil d’arrondissement face à Joseph Le Brix, individu trop âgé pour être mobilisé en 1914 mais est qui le père d’un aviateur célèbre[50].

Ceci ne marque néanmoins pas la fin de sa carrière politique puisqu’en 1934, à l’occasion du mariage de ses deux fils, il est encore répertorié comme étant conseiller municipal de Vannes[51]. A moins qu’il ne s’agisse de Pierre Le Hébel, réélu en 1935, fils de Guillaume Le Hébel né le 19 avril 1877 à Vannes et inscrit maritime mais mobilisé en août 1914 dans l’infanterie territoriale[52]. C’est cette erreur initiale qui permet, en définitive, d’obtenir les informations dont nous avons besoin pour cette prosographie. L’acte de naissance de cet individu indique en effet que son père, Guillaume Le Hébel, est alors âgé de 33 ans, ce qui correspond à une naissance en 1844. Malheureusement, la table décennale de l’état-civil de Vannes ne donne aucun résultat, ce qui laisserait supposer que cet individu est né dans une autre commune[53].

Toujours est-il que déjà âgé de 70 an en 1914, Guillaume Le Hébel est trop vieux pour être mobilisé pendant la Grande Guerre. Son entrée au Conseil d’arrondissement en décembre 1919 ne doit donc rien à un quelconque capital politique accumulé aux tranchées mais doit au contraire se comprendre dans le prolongement d’un cursus honorum électoral débuté bien avant le conflit.

Joseph Oliviero, conseiller d’arrondissement de Grand-Champ

Joseph Oliviero est conseiller d’arrondissement pendant la Première Guerre mondiale[54]. On le retrouve également au conseil municipal de Grand-Champ à la suite des élections de 1912[55].

Une liste de jurés d’assises publiée en mai 1918 par Le Progrès du Morbihan permet, incidemment, de retrouver la fiche matricule de cet individu qui, né en 1868, n’est pas mobilisé pendant la Première Guerre mondiale[56].

François du Boisrouvray, conseiller d’arrondissement de La Roche-Bernard

François Du Boisrouvray naît à Pau, le 14 juillet 1880, mais déclare lors de son passage devant le Conseil de révision résider à Férel. Répertorié sur sa fiche matricule comme étant François de Jacquelot de Boisrouvray, cet individu effectue son service militaire au début des années 1900 au 116^e RI et sort, muni de son certificat de bonne conduite, avec le grade de sergent. Résidant d’abord à Paris, au 46 bd des Invalides, il s’établit en novembre 1913 à Saint-Denis de Gastines, en Mayenne. Il est alors lieutenant de réserve au 116^e RI, promotion obtenue l’année précédente.

Rappelé à l’activité par la mobilisation, il est transféré au 120^e RI en juin 1915, puis nommé en août 1915 capitaine, en même temps qu’il est affecté au 87^e RI. C’est vraisemblablement au sein de cette unité et avec ce grade qu’il est démobilisé, le 10 mars 1919. Il ne doit pas être confondu avec le lieutenant du Boisrouvray du 14^e régiment de hussards évoqué par l’historien B. Goujon[57].

François du Boisrouvray est cité à l’ordre du corps d’armée le 11 novembre 1918 :

« Officier plein d’entrain qui s’est distingué à la tête de sa compagnie. A été blessé dans les tranchées le 28 juillet 1915 aux Éparges alors qu’il prenait les dispositions pour repousser une attaque. »

Ces éléments sont explicitement mentionnés par le journal des marches et des opérations du 120^e RI, qui évoque même à cette occasion une blessure à l’épaule[58]. François du Boisrouvray est nommé chevalier de la Légion d’honneur en juillet 1934, alors donc que Georges Rivollet est ministre des Pensions[59].

Pour François du Boisrouvray, la Grande Guerre est assurément une période qui lui permet de maximiser son capital social puisqu’outre sa citation à l’ordre, il obtient un troisième galon. Alors, certes, il entre dans le conflit en étant lieutenant. Pour autant, on ne peut qu’être frappé par la relative platitude de la trajectoire qui est la sienne, surtout au regard des pertes considérables enregistrées par l’infanterie lors des premiers mois de la guerre et qui, en conséquence, libèrent un grand nombre de places dans l’encadrement[60].

Directeur des Eaux et Forêts, conseiller général depuis 1905 et maire de Férel depuis 1908, son père, le vicomte Adrien de Jacquelot du Boisrouvray, décède en mai 1919[61]. C’est dans ce cadre qu’il faut comprendre l’arrivée au Conseil d’arrondissement, qui s’effectue dans la foulée de son accession à la mairie de Férel, de François du Boisrouvray[62]. Il s’agit donc moins de la rentabilité d’un capital politique acquis aux tranchées que de la succession, avec tout ce que ce terme peut impliquer dans cette circonscription solidement arrimée à droite, d’une charge. La preuve en est que François du Boisrouvray ne compte pas parmi les membres du bureau de la section de Férel de l’Union nationale des combattants, créée en juillet 1919[63].

Léonide de Saint-Quentin, conseiller d’arrondissement de Rochefort-en-Terre

Déclarant lors de son passage devant le Conseil de révision exercer la profession d’étudiant, Léonide de Saint-Quentin effectue son service militaire au 28^e régiment d’artillerie de Vannes de 1895 à 1897 et retrouve la vie civile, muni de son certificat de bonne conduite, avec le grade de brigadier. Mobilisé le 3 août 1914, il part aux armées le 10 août 1914 puis est promu adjudant le 12 septembre 1914. Il est ensuite transféré, le 16 décembre 1915, au 108^e régiment d’artillerie lourde puis au 131^e RAL le 16 mars 1918. C’est avec cette unité qu’il est démobilisé le 24 janvier 1919. Il est alors titulaire d’une citation à l’ordre de l’artillerie divisionnaire datée du 29 décembre 1916 : « Commandant le groupe des Echelons, a tenu à conduire personnellement les voitures sur la position de batterie dans circonstances difficiles, la colonne ayant été arrêtée par un violent tir de barrage, a par son attitude énergique, par son calme et par sa bonne humeur, maintenu commandé sa colonne dans l’ordre le plus parfait sans aucune perte »[64].

Léonide de Saint-Quentin est donc non seulement mobilisé pendant la Grande Guerre mais cette présence sous les drapeaux constitue un motif d’absence aux réunions du Conseil d’arrondissement de Vannes[65]. Sa carrière politique, même si elle encore mal documentée, commence avant le conflit[66]. Celle-ci n’a donc aucune influence sur son parcours d’élu, qui en définitive paraît devoir être rapproché du modèle dessiné par François du Boisrouvray. Pour autant, ceci ne signifie pas que l’exercice du mandat de conseiller d’arrondissement par un notable local est dénué d’enjeux idéologiques, bien au contraire. Lors du scrutin d’arrondissement de 1919, Léonide de Saint-Quentin porte l’étiquette « conservateur »[67]. Or cette appartenance politique semble s’ancrer dans des liens très personnels. Son union en 1903 donne lieu en effet à un commentaire intéressant de la part de la presse morbihannaise qui précise que « la mariée est la nièce de M^me Du Bot de Prévoisin, qui, en 1880, lors de l’expulsion des Jésuites de Vannes, décravata M. de Montluc, alors préfet du Morbihan, qui y présidait »[68].

Léonide de Saint-Quentin semble bien inséré dans les réseaux nobiliaires morbihannais, comme le montre par exemple sa présence aux obsèques, à Saint-Gravé, de la vicomtesse de Kerdrel, le 30 octobre 1919[69]. Pour autant, il ne fait pas partie du corpus constitué par l’historien B. Goujon[70]. L’acte de mariage dressé en 1903 confirme cette insertion dans les réseaux nobiliaires, ainsi que dans une certaine sociabilité militaire : en effet, Léonide de Saint-Quentin a parmi ses témoins un certain Edmond Givelet, « âgé de 48 ans, chef d’escadron au 28^e régiment d’artillerie », unité où lui-même effectue son service militaire et ses deux périodes de réserve[71].

Jean Duval, conseiller d’arrondissement d’Allaire

Le caractère très commun du nom de Jean Duval rend toute recherche extrêmement difficile. Pour autant, dans la mesure où l’on sait qu’il réside à Saint-Jean-la-Poterie, commune de 1 218 habitants au recensement de 1911, il a été possible d’identifier une fiche matricule de recrutement répondant à ces critères et renvoyant à un individu qui, né en 1870, est libéré de ses obligations militaires en décembre 1913 et n’est pas mobilisé pendant la Grande Guerre[72]. Ceci est ultérieurement confirmé par une feuille de renseignements conservée aux Archives départementales du Morbihan et qui permet de relier cet individu à ce (non) parcours militaire[73].

Jean Duval ne figure pas dans la liste des conseillers municipaux de Saint-Jean-la-Poterie élus lors des élections de 1912[74]. Il apparaît comme candidat « républicain de gauche » lors du scrutin d’arrondissement de décembre 1919[75]. On notera d’ailleurs que lors de cette élection, il l’emporte face à Jean-Louis Malgogne, individu se présentant comme étant « cultivateur au Breuil, en Allaire, officier, ancien combattant, croix de guerre, citation »[76]. Là est semble-t-il une preuve assez manifeste de l’inopérabilité de la Grande Guerre comme capital politique dans ce type de scrutin puisque le sort des urnes est sans appel : Jean Duval l’emportant par 1 499 voix contre 886[77].

Identité	Elu en 1914 (oui /non)	Mobilisé (Oui / non)	Grade maximum	Décoration (oui /non)
Pierre Lorgeoux[78]	Oui	Non	X	X
Victor de la Bourdonnaye	Oui	Oui	Sous-lieutenant	Citation ordre CA
Roger d’Andigné	Oui	Oui	Adjudant	Non
Julien Le Jallé	Oui	Oui	Soldat de 2e classe	Non
Pierre Le Godec	Oui	Non	X	X
Joseph Le Mouellic	Oui	Non	X	X
Guillaume Le Hébel	Oui	Non	X	X
Joseph Oliviero	Oui	Non	X	X
François du Boisrouvray	Non	Oui	Capitaine	Citation ordre CA
Léonide de Saint-Quentin	Oui	Oui	Adjudant	Citation ordre de l’artillerie div.
Jean Duval	Non	Non	X	X

On mesurera sans peine, au terme de cette galerie de portraits, combien une telle enquête est fastidieuse et nécessite un croisement en profondeur des sources. Toutefois, il apparaît que les vastes programmes de numérisation de la presse morbihannaise, et la reconnaissance optique de caractère relativement efficace du site des archives de ce département, ouvrent une voie archivistique qu’il aurait sans doute été impossible, sans le numérique, d’emprunter auparavant. En cela, c’est bien d’un « eldorado digital » dont il s’agit ici[79].

Oui oui! J’évoquais la question d’ailleurs il y a quelques jours sur un autre réseau: https://t.co/J9kwnHc3Nv Ce qui est intéressant, c’est que le Morbihan n’est pas connu pour sa présence américaine massive, surtout en comparaison de Brest et Saint-Nazaire. Et pourtant…

— Erwan Le Gall (@R1Le_Gall) March 1, 2023

D’un strict point de vue militaire, les conseillers de l’arrondissement de Vannes sont au mieux capitaine. Autrement dit, quand ils ne sont pas restés dans le rang comme Julien Le Jallé, ils relèvent seulement de la notabilité, assimilable aux fonctionnaires intermédiaires, et non de l’élite, celle-ci débutant avec le généralat[80]. En creux, cette réalité sociale semble bien dessiner le contour de l’institution qu’est le Conseil d’arrondissement, assemblée de notables locaux et non instance de l’élite politique. Autrement dit, il ne s’agit pas de nier le poids d’une Grande Guerre jugée « belle », « honorable » ou encore « prestigieuse » comme capital politique particulièrement efficace dans le cadre d’une joute électoral. Non seulement on sait combien l’expérience combattante attire les suffrages mais on a pu montrer combien celle-ci, lors des élections législatives de 1936, est mise en avant par les candidats eux-mêmes, certains n’hésitant pas à mentir sur leur profession de foi à propos de leurs états de service[81]. En revanche, il convient de remarquer que la Grande Guerre en tant que capital réputationnel n’a pas la même rentabilité suivant les espaces sociaux, certains s’avérant y être plus sensibles que d’autres[82]. C’est bien ce qui semble distinguer le Conseil d’arrondissement de l’Assemblée nationale, la défaite de Joseph de Gouyon de Coipel lors des législatives de novembre 1919 étant à cet égard particulièrement éclairante.

Au contraire, au regard de l’exemple de Vannes, il apparaît que le Conseil d’arrondissement est une assemblée qui, à l’instar des communes du Morbihan étudiées par l’historien C. Rivière, est plus caractérisée par les permanences que par les ruptures et, en définitive, semble 21électoralement peu sensible au contexte national[83]. Mais de là à suggérer l’idée qu’il y a là un échelon peu traversé par les enjeux idéologiques, il y a un pas qui me semble très hasardeux de franchir au regard de parcours comme ceux de Léonide de Saint-Quentin ou Joseph Le Mouellic. À première vue, puisque non élu en 1914 et revenu des tranchées avec trois galons et une citation à l’ordre du corps d’armée, François du Boisrouvray pourrait correspondre à ce profil d’homme neuf devant avant tout son entrée au Conseil d’arrondissement au capital politique qu’apporte une « belle guerre ». Il n’en est en réalité rien puisque cette élection a en définitive tout d’un héritage, d’une passation de pouvoir avec son père, décédé en mai 1919, le fils prenant le relais à la mairie de Férel.

Reste toutefois à déterminer quelle est la représentativité de l’indice constitué par le Conseil d’arrondissement de Vannes.

Identité	Elu avant 1914 (oui /non)	Mobilisé (Oui / non)	Grade maximum	Décoration (oui /non)
CONSEIL D’ARRONDISSEMENT DE LORIENT
Frédéric Louël[84]	Non	Oui	Capitaine de vaisseau	Non[85]
Eugène Le Thiec[86]	Non	Oui	Soldat de 2e classe	Non
Auguste Lahoulle[87]	Non	Non	X	X
Pierre Le Floch[88]	Non	Oui	Adjudant	Non
Vincent Pierre[89]	Non[90]	Oui	Sergent	Non
Louis Evanno[91]	Non	Non	X	X
Jean-Vincent Pessel[92]	Oui	Non	X	X
Zacharie Le Rouzic	Oui	Non	X	X
Charles Hamon[93]	Non	Oui	Soldat de 2e classe	Non
Lucien Samzun[94]	Non	Oui	Soldat de 2e classe	Non
Marcel Charrier[95]	Non	Oui	Sous-lieutenant	Non
CONSEIL D’ARRONDISSEMENT DE PLOËRMEL
Joseph Labbé[96]	Oui	Non	Non	Non
Aristide Delebecque[97]	Oui	Oui	Mal des logis	Citation ordre DI
Emile Lefranc[98]	Oui	Non	X	X
Charles Genet[99]
Auguste Daversin[100]	Non	Oui	Médecin-aide-mjr 2e classe	Citation ordre CA
Benoît Le Breton[101]	Oui	Non	X	X
Joseph Thiboult[102]	Non	Non	X	X
Jean-Baptiste Prioux[103]	Oui	Oui	Soldat de 2e classe	Citation ordre Don
CONSEIL D’ARRONDISSEMENT DE PONTIVY
Mathurin Quilléré[104]	Oui	Non	X	X
Docteur Louis Mayeux[105]	Oui	Oui	Médecin aide-major	Citation ordre armée
Jean Ansquer[106]	Non	Oui	Soldat de 2e classe	Non
Jean Le Gall[107]	Oui	Oui	Soldat de 2e classe	Non
Yves Le Corre[108]	Non	Non	X	X
Yves Le Du[109]	Oui	Oui	Adjudant	Non
Pierre Landrin[110]	Non	Oui	Soldat-musicien	Non
François Mahé[111]	Non	Non	X	X
Emile Gilles[112]	Non	Non	X	X

Elu conseiller d’arrondissement de Port-Louis en 1919, Marcel Charrier pourrait à première vue correspondre à ce type d’individu entré en responsabilités à la faveur de cette vague bleu-horizon. Il est vrai qu’engagé volontaire à l’âge de 46 ans, il présente des états de service peu communs. Mais le fait est qu’il ne peut justifier d’aucune citation à l’ordre pour venir à l’appui de sa candidature et que, de surcroît, il termine la campagne à l’arrière, vraisemblablement atteint par la limite d’âge[113]. De plus, il n’a pas été possible de trouver la moindre archive nous renseignant quant à sa campagne pour le scrutin d’arrondissement de 1919. Aussi, ignore-t-on s’il met en avant pour l’emporter son parcours de combattant. Certes, le fait qu’on ne soit pas parvenu à trouver de sources ne signifie pas qu’il ne l’a pas fait. Mais cette absence porte néanmoins à croire qu’il aura été relativement discret sur ce point, ou plus encore que ce n’est pas cet aspect qui a fait l’élection.

En réalité, à chaque trajectoire paraissant témoigner d’une forte rentabilité de l’expérience combattante comme capital politique mobilisé lors du scrutin d’arrondissement de 1919, un élément vient immédiatement en atténuer la portée. Tel est par exemple le cas à Cléguerec de Louis Mayeux, cité à l’ordre de l’armée : médecin, il est par conséquent un notable et son entrée au Conseil d’arrondissement découle donc aussi d’une forme de perpétuation d’un capital symbolique qui n’aurait, en fin de compte, pas grand-chose à voir avec une quelconque vague bleu-horizon[114]. En d’autres termes, la dimension très conjoncturelle du prestige acquis dans les tranchées est électoralement difficile à apprécier, ce d’autant plus que Louis Mayeux est élu à Cléguérec, commune dont il est le maire depuis quelques jours, élu sans aucun concurrent, après avoir du reste membre du Conseil municipal entre 1908 et 1912[115]. Dans son édition du 21 décembre 1919, L’Union morbihannaise explique en effet que « M. Le Berre, libéral, ne se présentait pas », sans toutefois donner la raison de ce choix[116]. En définitive, il est impossible de dire ici si les électeurs ont voté plus pour le glorieux ancien combattant ou le notable respecté, par ailleurs fils d’un ancien secrétaire général de la mairie de Lorient[117].

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[1] Arch. dép. Morbihan : N 163, État des indemnités de déplacement de séjour allouées aux membres du Conseil d’arrondissement de Vannes à l’occasion de la séance du 8 octobre 1923.

[2] Arch. dép. Morbihan : 3 M 293.

[3] Arch. dép. Morbihan: 3 M 296, Le ministre de l’Intérieur aux préfets, 6 décembre 1919. En théorie, des enveloppes bleues devaient être utilisées pour le scrutin cantonal, blanches avec le logo du YMCA pour l’arrondissement. Le préfet du Morbihan aux maires de l’arrondissement de Vannes, le 8 novembre 1919. Ceci n’empêche toutefois pas les confusions, comme en témoignent par exemple à l’Île-aux-Moines la présence de 10 bulletins aux noms de candidats aux Conseil général dans l’urne dévolue au scrutin d’arrondissement. Arch. dép. Morbihan : 3 M 397, procès-verbal des opérations de l’assemblée électorale de l’Île-aux-Moines.

[4] Arch. dép. Morbihan: 3 M 296. Ce carton témoigne de ce que le cas se présente plusieurs fois dans le département, à chaque fois dans de petites communes. 3 M 2977 comporte une liasse montrant que semblables problèmes se posent également lors des élections départementales de 1922, où sont renouvelés une série de mandats de conseillers d’arrondissement.

[5] Arch. dép. Morbihan : 3 M 293, feuille de renseignements ; éléments confirmés par 053_1MiEC053_R24-0004 – 1878-1887 1878-1887. Il est à noter que sur son acte de naissance, son père déclare être « premier adjoint de cette commune ».

[6] « Installation du nouveau maire », L’Avenir du Morbihan, 63^e année, n°9042, 14 février 1942, p. 2.

[7] Arch. dép. Morbihan : 3 M 388, Etat des suffrages obtenus par chaque candidat.

[8] « Dans le Morbihan », Le Courrier de Pontivy et son arrondissement, non numéroté et non daté mais immédiatement postérieur au 7 décembre 1919, p. 2.

[9] « Conseil d’arrondissement », L’Ouest maritime, 3^e année, n°99, 16 décembre 1919, p. 2.

[10] Arch. dép. Morbihan : 3 M 388, procès-verbal du recensement général des vites émis dans les collèges électoraux du canton d’Elven.

[11] « Canton d’Elven », Le Progrès du Morbihan, 29^e année, n°38, 11 mai 1942, p. 2.

[12] « Conseil d’arrondissement », L’Ouest maritime, 3e année, n°99, 16 décembre 1919, p. 2. Les archives de l’étude Collot ont été versées aux Archives départementales du Morbihan sous les côtes 180 J 1-34.

[13] « Résultat des Elections Départementales du 14 décembre dans le Morbihan », L’Union morbihannaise, 2^e année, n°101, 21 décembre 1919, p. 1 ; « Résultat des Elections Départementales du 14 décembre dans le Morbihan », L’Avenir du Morbihan, 40^e année, n°7926, 20 décembre 1919, p. 2 ; « Les Elections municipales », Le Nouvelliste du Morbihan, 3^e année, n°92, 3 décembre 1919, p. 1.

[14] « Elections au Conseil d’arrondissement du 14 décembre 1919 », Le Progrès du Morbihan, 36^e année, n°51, 20 décembre 1919, p. 2.

[15] Arch. dép. Morbihan : 2 O 53.

[16] Rivière, Christophe, « Les Maires du Morbihan (1929-1959) », Annales de Bretagne et des pays de l’Ouest, n°113-2, 2006, p. 144.

[17] Ibid, p. 148.

[18] Ibid, p. 150.

[19] « Nécrologie », Le Nouvelliste de Vannes, non numéroté, 19 décembre 1943, p. 2 ; « Nécrologie », L’Avenir du Morbihan, 83^e année, n°9136, 18 décembre 1943, p. 2 ;

[20] « Nécrologie », Le Nouvelliste du Morbihan, 57^e année, n°273, p. 2.

[21] « Mariages », Le Gaulois, 42^e année, 3^e série, n°10884, 2 août 1907, p. 2 et « Mariages », Le Figaro, 53^e année, 3^e série, n°214, 2 août 1907, p. 2 ; Goujon, Bertrand, Du sang bleu dans les tranchées. Expériences militaires de nobles français durant la Grande Guerre, Paris, Vendémiaire, 2015 et Je Maintiendrai. Femmes, nobles et Françaises 1914-1919, Paris Vendémiaire, 2022.

[22] Arch. dép. I&V. : 1 R 1962.1212.

[23] SHD-DAT : 26 N 571/10, JMO 262^e RI, 16 décembre 1917.

[24] Pour de plus amples développements, je me permets de renvoyer à Le Gall, Erwan, « Les citations à l’ordre. Essai d’analyse dans une perspective régimentaire », in Harismendy, Patrick et Le Gall, Erwan (dir.), Un adieu aux armes. Destins d’objets en situation de post-guerre, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2019, p. 47-64.

[25] « La nouvelle municipalité », Le Ploërmelais, 32^e année, n°33, 17 mai 1914, p. 2.

[26] « Mort de M. d’Andigné, conseiller d’arrondissement maire de Muzillac », L’Ouest républicain, 12^e année, n°36, 3 mai 1931, p. 2.

[27] Arch. dép. Morbihan : N 163, séance du 9 août 1915.

[28] « Mort de M. D’Andigné », Les Nouvelles Morbihannaises, 1^e année, n°13, 3 mai 1931, p. 3.

[29] « Mort de M. d’Andigné, conseiller d’arrondissement maire de Muzillac », L’Ouest républicain, 12^e année, n°36, 3 mai 1931, p. 2.

[30] « Nécrologie », Le Semeur, 27^e année, n°72, 8 mai 1931, p. 2.

[31] Arch. dép. Morbihan : r_1000.1683.

[32] « Le Nouveau maire », L’Écho de l’Ouest, 3^e année, n°129, 1931, p. 2.

[33] « Elections Départementales du 14 décembre 1919 », L’Union morbihannaise, 2^e année, n°100, 14 décembre 1919, p. 1.

[34] Arch. dép. Morbihan: r_1908.401. Il est à noter que la date de décès de Julien Le Lauzé n’a pas été portée sur son acte de naissance. Aussi n’a-t-il pas été possible de consulter les éventuelles nécrologies que la presse aurait pu lui consacré à la suite de son décès, ce qui aurait pu permettre de voir si sa Grande Guerre était mentionnée et donc si elle avait constitué un capital politique quelconque dans la trajectoire de cet élu.

[35] « Lauzach », Courrier breton et nouvelles du Morbihan, 37^e année, n°26, 19 mai 1912, p. 2 ; « L’Election des municipalités morbihannaises », Le Morbihannais, 71^e année, n°58, p. 2.

[36] « Résultats des Elections Départementales du 14 décembre dans le Morbihan », L’Union morbihannaise, 2^e année, n°101, 21 décembre 1919, p. 1.

[37] Arch. dép. Morbihan : 3 M 293, feuille de renseignements ; éléments confirmés par 4E_205_002-0124 – 1868-1868 1868-1868.

[38] « Les élections sénatoriales », Journal de Pontivy, 48^e année, n°3, 18 janvier 1920, p. 1.

[39] « L’Election des municipalités morbihannaises », Le Courrier des campagnes, 48^e année, n°21, 26 mai 1912, p. 2.

[40] « Les Pupilles de la nation », L’Union morbihannaise, 1^e année, n°44, 27 octobre 1918, p. 3.

[41] Né en octobre 1872 dans les environs de Nancy, Célestin Bourcy est déjà un homme mûr lorsque sonne la mobilisation générale, en août 1914 (42 ans). Plus encore, ce fils d’optant qui déclare exercer la profession de vigneron est alors père de 6 enfants : bien que ciblé par la politique de récupération en décembre 1914, il n’est pas convoqué par les autorités militaires. C’est donc un cas de figure inverse qu’illustre cet homme, celui d’une entrée au Conseil d’arrondissement qui n’est pas entravée par une non-mobilisation pendant la Grande Guerre.

Pour autant, il reste à éclaircir les critères de notabilité qui permettent cette élection, étant entendu que la victoire dans une compétition électorale ne s’obtient pas sur la seule base des compétences et des mérites politiques. C’est là qu’on retrouve malgré tout l’hécatombe de 1914-1918. Car si Célestin Bourcy ne porte pas les armes pendant le conflit, il y perd un fils, Joachim Bourcy, mort pour la France le 25 septembre 1915 en Champagne, dans le secteur de Saint-Thomas, sous l’uniforme du 168^e RI. Il n’est donc pas en dehors de l’hécatombe, ce qui parait devoir le relier à l’essentiel du corps électoral. Autre élément qui a pu compter, le fait qu’il soit enseignant, ce qui est attesté par plusieurs archives même si la documentation disponible ne permet pas de faire toute la lumière sur carrière. Or c’est selon toute vraisemblance cette activité professionnelle, plus que la perte de son fils, qui le conduisent à prendre la parole le 11 novembre 1920, jour qui est aussi celui de la commémoration du 50e anniversaire de la République, et à prononcer un discours dans lequel il paraît faire référence à Nancy et évoquer discrètement ses origines mosellanes. Quoi qu’il en soit, le conflit ne paraît donc jouer qu’à la marge dans ce parcours politique.

D’ailleurs, lorsqu’il prend la parole le 11 novembre 1920, Célestin Bourcy n’est pas encore conseiller d’arrondissement puisqu’en décembre 1919 c’est Pierre Le Godec, maire de Saint-Armel, qui l’emporte sur le canton de Sarzeau. C’est en 1922 qu’il commence à siéger au sein de cette assemblée, après avoir défait le candidat sortant. Là encore, l’influence des tranchées serait donc au mieux très relative.

Il est enfin à noter que pour Célestin Bourcy, le Conseil d’arrondissement est une première étape qui le conduit, dans un second temps, à partir de 1925, au Conseil général, en remplacement d’Elie de Langlais. Il est alors clairement identifié comme étant le directeur de l’école publique de Sarzeau, poste qu’il occupe au moins depuis 1922. Notons pour mémoire qu’il perd, de seulement 21 voix, son siège lors des élections cantonales de 1937, scrutin au cours duquel il est identifié comme étant candidat « radical-socialiste ».

Aussi minime soit-elle, la trajectoire politique de Célestin Bourcy permet de mesurer le poids de la fonction d’instituteur dans une commune comme Sarzeau, et en conséquence nuance grandement l’effet « bleu horizon » comme sésame ouvrant la porte d’entrée du Conseil d’arrondissement, même si la perte de son fils Joachim, inscrit au monument aux morts de Sarzeau, ne doit pas être négligée (bien qu’elle soit par ailleurs difficilement estimable sur un plan quantitatif). En effet, il apparaît manifeste que la notabilité de cet homme repose avant tout sur son métier, et non sur sa situation économique. Celle-ci nous est d’ailleurs connue avec une relative précision par l’intermédiaire d’une demande de secours qu’il effectue auprès du Conseil général et dans laquelle il explique en 1923 qu’ayant encore 5 enfants à sa charge, il « accuse un ensemble de ressources de 9 000 francs ».

Arch. dép. Meurthe-et-Moselle : 1 R 1262.1666. La profession de vigneron n’est pas forcément si étonnante qu’il y paraît de prime abord dans la mesure où l’on sait la vigne cultivée dans la presqu’île de Rhuys jusque dans les années 1990. Sur Sarzeau pendant la Grande Guerre, consulter Evanno, Yves-Marie, Sarzeau, une commune bretonne dans la Grande Guerre, Sarzeau, A Fluctibus Opes, 2018.

« La fête du 11 Novembre à Sarzeau », Le Progrès du Morbihan, 37^e année, n°49, 4 décembre 1920, p. 1. Pour des éléments de contexte, je me permets de renvoyer à Le Gall, Erwan, « Que reste-t-il de 1870-1871 en 1920-1921 ? Le cinquantenaire de l’année terrible dans la presse bretonne », Annales de Bretagne et des pays de l’Ouest, n°128-4, 2021, p. 179-193.

« Résultats des Elections Départementales du 14 décembre dans le Morbihan », L’Union morbihannaise, 2^e année, n°101, 21 décembre 1919, p. 1 ; « Les élections sénatoriales », Journal de Pontivy, 48^e année, n°3, 18 janvier 1920, p. 1 ; Arch. dép. Morbihan : N 163, État des indemnités de déplacement de séjour allouées aux membres du Conseil d’arrondissement de Vannes à l’occasion de la séance du 2 août 1920.

« Conseil d’arrondissement », La Liberté du Morbihan, 2^e année, n°61, 21 mai 1922, p. 2.

Rapport de M. Pierre Guillemaut préfet du département et délibérations du Conseil. 2^e session ordinaire de 1925 (1er octobre), Vannes, Imprimerie Galles, 1925, Liste des membres du Conseil général du Morbihan ; Arch. dép. Morbihan : N 163, bordereau d’envoi, 29 août 1922.

« Les Elections cantonales », L’Ouest-Eclair, Edition de Rennes, 39^e année, n°14953, 18 octobre 1937, p. 5.  

[42] « Séné », L’Arvor, 43^e année, n°37, p. 3 ; Arch. dép. Morbihan : 1 R 823.1871.

[43] « Les élections de Séné », L’Arvor, 12^e année, n°89, 14 avril 1907, p. 3.

[44] « Résultats des Elections Départementales du 14 décembre dans le Morbihan », L’Union morbihannaise, 2^e année, n°101, 21 décembre 1919, p. 1.

[45] Arch. dép. Morbihan : 3 M 397, procès-verbal des opérations de l’assemblée électorale de Vannes.

[46] Arch. dép. Morbihan : 3 M 359, la direction du personnel de la préfecture du Morbihan au ministre de l’Intérieur, mai 1918 (brouillon).

[47] « Vannes », Le Courrier des campagnes, 49^e année, n°19, 12 mai 1912, p. 2 qualifie cette liste de « blocarde ». Voir aussi « Résultat des élections municipales », Le Courrier morbihannais, 17^e année, n°39, 12 mai 1912, p. 1 ; « Les Elections municipales à Vannes », Le Journal de Ploërmel, 35^e année, non numéroté, 5 mai 1912, p. 2.

[48] « Au Conseil municipal », Le Courrier morbihannais, 17^e année, n°41, 26 mai 1912, p. 2.

[49] Arch. dép. Morbihan : 3 M 397, procès-verbal des opérations de l’assemblée électorale.

[50] Père de l’aviateur du même nom, Joseph Le Brix, inscrit maritime, est déjà âgé de 44 ans – il est né le 7 septembre 1870 – lors de la mobilisation générale et n’est vraisemblablement pas appelé par l’institution militaire. Il ne figure pas parmi les élus au Conseil municipal de Baden en 1912 ni parmi les membres du Conseil d’arrondissement de Vannes pendant la Grande Guerre. Tout porte donc à penser que le mandat qu’il reçoit à l’occasion du scrutin d’arrondissement de 1922 est le premier. Pour autant, le parcours de cet individu demeure encore assez nébuleux.

Arch. dép. Morbihan: r_0976.697. Le conditionnel s’impose dans la mesure où il n’a pas été possible de retrouver la fiche d’inscrit maritime de Joseph le Brix. « Les Elections municipales », Le Progrès du Morbihan, 29^e année, n°35, 11 mai 1912, p. 2 ; Arch. dép. Morbihan : N 163.

[51] « Carnet de mariage », L’Ouest républicain, 15^e année, n°34, 29 avril 1934, p. 3.

[52] « Résultat des élections municipales du 5 mai 1935 », Le Progrès du Morbihan, 52^e année, n°19, 12 mai 1935, p. 1 ; Arch. dép. Morbihan : r_1898.12 et 4E_260_142-0001 – 1877-1877 1877-1877.

[53] Arch. dép. Morbihan : 260_1MiEC260_R65-0203 – 1843-1852 1843-1852.

[54] Arch. dép. Morbihan : N 163.

[55] « Les élections des Municipalités Morbihannaises », Le Courrier des Campagnes, 48^e année, n°21, 26 mai 1919, p. 2.

[56] « Le Jury des assises », Le Progrès du Morbihan, 35^e année, n°21, 25 mai 918, p. 2 ; Arch. dép. Morbihan : r_1243.62.

[57] Goujon, Bertrand, Du sang bleu dans les tranchées…, op. cit., p. 215

[58] SHD-DAT: 26 N 683/5, 28 juillet 1915.

[59] Arch. dép. Morbihan : r_1981.1345.

[60] Pour de plus amples développements, je me permets de renvoyer à Le Gall, Erwan, Une armée de métiers ? Le 47e régiment d’infanterie pendant la Première Guerre mondiale, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2022, p. 75 et suivantes.

[61] « Nécrologie », L’Union morbihannaise, 2^e année, n°74, 1^er juin 1919, p. 2 ; « Carnet de deuil », L’Union morbihannaise, 2^e année, n°75, 8 juin 1919, p. 2.

[62] « Résultats des Elections Départementales du 14 décembre dans le Morbihan », L’Union morbihannaise, 2^e année, n°101, 21 décembre 1919, p. 1 ; « Résultats des Élections municipales du 30 novembre 1919 », L’Avenir du Morbihan, 40^e année, n°7924, 6 décembre 1919, p. 1.

[63] « Union nationale des combattants unis comme au front », L’Union morbihannaise, 2^e année, n°81, 20 juillet 1919, p. 3.

[64] Arch. dép. Morbihan: r_1887.655.

[65] Arch. dép. Morbihan: N 163, Séance du 9 août 1915.

[66] Arch. dép. Morbihan: N 162, liste nominative des conseillers d’arrondissement.

[67] « Résultats des Elections Départementales du 14 décembre dans le Morbihan », L’Union morbihannaise, 2^e année, n°101, 21 décembre 1919, p. 1.

[68] « Mariage », L’Union, 8^e année, n°52, 21 janvier 1903, p. 5.

[69] « Nécrologie », L’Union morbihannaise, 2^e année, n°98, 30 novembre 1919, p. 2.

[70] Goujon, Bertrand, Du sang bleu dans les tranchées…, op. cit. et Je Maintiendrai…, op. cit.

[71] Arch. dép. Morbihan : 4E 260_196-0001 – 1903 et r_1887.655.

[72] Arch. dép. Morbihan : r_0976.623.

[73] Arch. dép. Morbihan : 3 M 293, feuille de renseignements, Jean Duval.

[74] « Les Elections municipales », Le Progrès du Morbihan, 29^e année, n°35, 11 mai 1912, p. 2.

[75] « Elections au Conseil d’arrondissement du 14 décembre 1919 », Le Progrès du Morbihan, 36^e année, n°51, 20 décembre 1919, p. 2.

[76] « Elections départementales du 14 décembre 1919 », L’Union morbihannaise, 2^e année, n°100, 14 décembre 1919, p. 1. Sur le parcours militaire de Jean-Louis Malgogne, certes sous-lieutenant dans l’infanterie mais également fait prisonnier en juin 1915, ce qui a pu avoir son importance tant on connaît les représentations mentales attachées à la captivité Arch. dép. Morbihan : r_1992.861.

[77] « Résultats des élections départementales du 14 décembre dans le Morbihan », L’Union morbihannaise, 2^e année, n°101, 21 décembre 1919, p. 1.

[78] Arch. dép. Morbihan : 3 M 293, liste nominative des Conseillers d’arrondissement du Morbihan, 13 décembre 1920 ne donne pas d’éléments supplémentaires d’état-civil permettant d’identifier cet élu.

[79] Bunout, Estelle, Ehrmann, Maud and Clavert, Frédéric (ed.), Digitised Newspapers – A New Eldorado for Historians?, Berlin / Boston, De Gruyter, 2023.

[80] Pour de plus amples développements je me permets de renvoyer à Le Gall, Erwan, « De la prosopographie dans le cadre d’une monographie régimentaire : l’exemple du 47^e régiment d’infanterie pendant la Première Guerre mondiale », in Bougeard, Christian et Prigent, François (dir.), La Bretagne en portrait(s) de groupe. Les enjeux de la méthode prosopographique (Bretagne, XVIII^e-XX^e siècle), Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2016, p. 303-314.

[81] Le Gall, Erwan, « Unis comme au front (populaire)? Les anciens combattants d’Ille-et-Vilaine et le scrutin du printemps 1936 », in Le Gall, Erwan et Prigent, François (dir.), C’était 1936, Le Front populaire vu de Bretagne, Rennes, Editions Goater, 2016, p. 256-285.

[82] Pour de plus amples développements je me permets de renvoyer à Le Gall, Erwan, Une armée de métiers ?…, op. cit., p. 231-250.

[83] Rivière, Christophe, « Les Maires du Morbihan (1929-1959)… », art. cit.

[84] Arch. nat. : LH//1663/73, courrier de Frédéric Louël, 10 janvier 1896 ; « Mort du commandant Louël », Le Nouvelliste du Morbihan, 37^e année, n°174, 29 juillet 1923, p. 3.

[85] Les archives ne font état d’aucune citation à l’ordre reçue pendant le conflit même su Frédéric Louël est fait en 1911 officier de la Légion d’honneur. Dans le cadre de la présente enquête, il convient de ne prendre en compte que les décorations reçues pendant et au titre de la Grande guerre.

[86] Arch. dép. Morbihan : 3 M 293, Arrondissement de Lorient, adresse des conseillers d’arrondissement, 23 décembre 1919 le présente comme « ancien greffier, maire de Plœmeur ».

[87] Il n’a pas été possible de retrouver la fiche matricule de recrutement d’Auguste, Alexis Lahoulle. Pour autant, un certain nombre de mentions dans la presse me laissent penser qu’il n’est pas mobilisé pendant le conflit. Il serait d’ailleurs déjà d’un âge avancé en 1919 et une liste dressée le 23 décembre de cette année par le sous-préfet de Lorient le présente comme « ancien négociant à Vannes ». Une autre indique qu’il est né le 23 octobre 1859. Ceci ne l’empêche néanmoins pas de développer ses affaires pendant le conflit et de s’investir au sein du conseil du Comité de secours aux territoriaux d’Auray et au sein de la section vannetaise de la Ligue nationale anti austro-allemande. Selon l’édition du 21 août 1915 du Progrès Morbihan, il compte parmi les « 76 notables du Morbihan » qui y ont adhéré. « La ligue anti austro-allemande », Le Progrès du Morbihan, 32^e année, n°32, 21 août 1915, p. 2 ; « Les lois sociales », Le Nouvelliste du Morbihan, 29^e année, n°249, 20 octobre 1915, p. 2 ; « Conférence et concert patriotiques – Foyer du soldat », Le Progrès du Morbihan, 33^e année, n°10, 4 mars 1916, p. 2 ; [annonce légale], L’Avenir du Morbihan, 39^e année, n°7964, 21 septembre 1918, p. 1 ; Arch. dép. Morbihan : 3 M 293, Arrondissement de Lorient, adresse des conseillers d’arrondissement, 23 décembre 1919 et liste des conseillers d’arrondissement avec l’indication de leurs prénoms et de leur date de naissance.

Auguste Lahoulle ne doit pas être confondu avec son fils, l’As et futur général éponyme Auguste Lahoulle, né en 1891. Il est en revanche possible que le prestige acquis par son fils dans les airs rejaillisse sur son père et constitue un capital politique susceptible de lui ouvrir les portes du Conseil d’arrondissement même s’il ne paraît pas capitaliser outre mesure là-dessus. C’est en effet en tant que « ancien négociant » qu’il se présente à ce scrutin.

Arch. dép. Morbihan : r_2245.2042 ; « Elections cantonales du 21 décembre 1919 », L’Avenir du Morbihan, 40^e année, n°7926, 20 décembre 1919, p. 1 ; « Un as de l’aviation », L’Union morbihannaise, 1^e année, n°31, 3 août 1918, p. 3 ; « Un As Morbihannais de l’aviation », L’Union morbihannaise, 1^e année, n°37, 8 septembre 1918, p. 1. Voir aussi « Un brave à Auray », Le Courrier des Campagnes, 89^e année, n°35, 30 août 1914, p. 2. L’édition du 1^er septembre 1914 de L’Ouest-Éclair publie un témoignage attribué au « lieutenant de dragons Lahoulle, fils d’un honorable commerçant d’Auray ». Ce texte est repris in extenso quatre jours plus tard par Le Progrès du Morbihan : « Comme je me réveillais de l’évanouissement causé par mes premières blessures, j’ai vu, penché sur moi, un des leurs, qui était en train de me voler l’or que j’avais dans ma poche, un officier, et qui m’a tiré un coup de revolver dans le ventre pour m’achever, afin que je ne le nomme pas, afin que je ne puisse pas dire ce que j’ai malgré tout, la force de crier : ‘Le lieutenant de Schaffenberg, des chasseurs de Trèves, est un assassin et un voleur !’ ». « Un officier morbihannais victime des barbares », L’Ouest-Éclair, 16^e année, n°2793, 1^er septembre 1914, p. 2 et « Récit d’un officier breton », Le Progrès du Morbihan, 31^e année, n°36, 5 septembre 1914, p. 4. Les informations médicales figurant sur sa fiche matricule semblent, avec les réserves qui s’imposent, correspondre à ce qui est évoqué dans ce récit.

[88] Arch. dép. Morbihan : 3 M 293, liste nominative des Conseillers d’arrondissement du Morbihan, 13 décembre 1920 permet d’identifier cet élu comme étant Pierre, Marie, Le Floch. Il est greffier de paix à Plouay. À partir de là, il est assez facile d’obtenir sa fiche matricule de recrutement : Arch. dép. Morbihan : r_1944.2557 ; adresse des conseillers d’arrondissement, 23 décembre 1919. « Les Elections municipales », Le Nouvelliste du Morbihan, 26^e année, n°59, 26 mai 1912, p. 2.

[89] Arch. dép. Morbihan : r 1887.573 ; 3 M 293, Arrondissement de Lorient, adresse des conseillers d’arrondissement, 23 décembre 1919. Une liste dressée par le sous-préfet de Lorient le répertorie comme étant « fabriquant de fromages, maire de Gestel ».

[90] Précisons toutefois que Vincent Pierre, répertorié comme « fabricant de beurre à Kerloïc, en Gestel », est délégué par le préfet du Morbihan au début du mois de novembre 1919 pour exercer, pour quelques semaines seulement donc, les fonctions de maire de Gestel. « Nouvelle municipalité », Le Nouvelliste du Morbihan, 33^e année, n°88, 9 novembre 1919, p. 2.

[91] Arch. dép. Morbihan : 3 M 293, liste nominative des Conseillers d’arrondissement du Morbihan, 13 décembre 1920 permet d’identifier cet élu comme étant Louis, Joachim, Marie Evano.

Louis Evanno est répertorié par Le Nouvelliste de Lorient comme étant industriel, mais il est probable qu’il s’agisse d’une erreur. La sous-préfecture de Lorient indique en effet, dans une liste dressée le 23 décembre 1919, qu’il est « négociant au bourg de Pluvigner ». S’il est nouvellement élu au Conseil d’arrondissement, c’est en remplacement d’un titulaire de ce mandat qui ne se représente pas en 1919. Né le 15 août 1858, il n’est, en toute logique, pas mobilisé pendant le conflit. Il ne figure pas sur la liste des individus élus au Conseil municipal de Pluvigner en 1912. « Les Élections cantonales », Le Nouvelliste de Lorient, 3^e année, n°93, 13 décembre 1919, p. 2 ; « Canton de Pluvigner », Le Nouvelliste du Morbihan, 26^e année, n°56, 9 mai 1913, p. 2 ; Arch. dép. Morbihan : 3 M 293, Arrondissement de Lorient, adresse des conseillers d’arrondissement, 23 décembre 1919 et Arch. dép. Morbihan : 3 M 293, adresses des conseillers généraux et d’arrondissement, 23 décembre 1919.

[92] Né le 11 mars 1866, Jean-Vincent Pessel est élu maire de Locoal-Mendon en 1914 : c’est son second mandat puisqu’il exerce ces fonctions en 1903-1904 est, en 1907, élu conseiller d’arrondissement. Il est agriculteur dans cette commune. « Locoal-Mendon », L’Indépendance républicaine, 1^e année, n°19, 12 mai 1912, p. 3 ; « Délégués sénatoriaux », Le Nouvelliste du Morbihan, 33^e année, n°96, 14 décembre 1919, p. 1 ; « Conseil d’arrondissement », L’Ouest Maritime, 3^e année, n°99, 16 décembre 1919, p. 2 ; Arch. dép. Morbihan : 1 R 822.1417 ; 3 M 293, Arrondissement de Lorient, adresse des conseillers d’arrondissement, 23 décembre 1919 et adresses des conseillers généraux et d’arrondissement, 23 décembre 1919.

[93] Arch. dép. Morbihan : 3 M 293, liste nominative des Conseillers d’arrondissement du Morbihan, 13 décembre 1920 permet d’identifier cet élu comme étant Charles, Auguste, Jules Hamon. Né le 1^er août 1873, Charles Hamon est contremaître à l’usine Debicki à Hennebont, établissement fabriquant des engrais.

Ces éléments permettent de relier ce parcours à une fiche matricule conservée aux Archives départementales de Loire-Atlantique : domicilié en 1898 à Inzinzac, mobilisé en 1914, Charles Hamon est détaché aux constructions navales de Lorient le 3 janvier 1915 » avant, visiblement, d’être versé au 62^e RI en juillet 1917, sans doute ciblé par la loi Mourier. Pour autant, ce mouvement ne semble pas se traduire par un changement d’affectation et un passage dans la zone des armées.

Arch. dép. Morbihan : 3 M 293, Arrondissement de Lorient, adresse des conseillers d’arrondissement, 23 décembre 1919 et adresses des conseillers généraux et d’arrondissement, 23 décembre 1919 ; Arch. dép. Loire-Atl. : fiche matricule du recrutement de Charles Hamon ; « Les Nouvelles municipalités », Le Nouvelliste du Morbihan, 26^e année, n°57, 14 mai 1912, p. 2 ; « Les Élections cantonales », Le Nouvelliste du Morbihan, 33^e année, n°96, 14 décembre 1919, p. 2. La presse semble suggérer une activité syndicale assez structurée au sein de l’usine Debicki et Chaudré, Christian, « Les Premiers mai 1919 et 1920 dans le Morbihan », Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest, T.102, n°3, 1995, p. 50 évoque une main d’œuvre de 25 ouvriers grévistes en 1919. Il n’a pour autant pas été possible de relier Charles Hamon à la moindre activité syndicale.

[94] Arch. dép. Morbihan : 3 M 293, liste nominative des Conseillers d’arrondissement du Morbihan, 13 décembre 1920 permet d’identifier cet élu comme étant Lucien, Léon Samzun.

Une liste nominative dressée le 23 décembre 1919 par le sous-préfet de Lorient le présente comme « Conseiller municipal Le Palais ». Il est né le 31 décembre 1888.

Né le 31 décembre 1888 au Palais, Lucien Samzun déclare lors de son passage devant le Conseil de révision exercer la profession de mareyeur, mention ultérieurement rayée au profit de celle de négociant. Après un service militaire au 20^e régiment de Chasseurs, il regagne la vie civile en 1912 et part s’installer à Saint-Malo, rue Saint-Vincent. Mobilisé en août 1914 au 3^e régiment d’artillerie à pied, il est ensuite versé dans l’infanterie, d’abord au 116^e puis au 4^e RI. Porté disparu le 16 avril 1917, il est en fait interné en Allemagne.

Arch. dép. Morbihan : 3 M 293, Arrondissement de Lorient, adresse des conseillers d’arrondissement, 23 décembre 1919 et adresses des conseillers généraux et d’arrondissement, 23 décembre 1919, 4E_152_041-0001 – 1888-1892 1888-1892 et r_2057.2692.

Le nom de Samzun est très répandu sur Belle-Île et les possibilités de confusion sont très importantes. Elu sous étiquette « républicain de gauche », Julien Samzun semble être ciblé politiquement par la droite avant même le déclanchement de la Grande Guerre. C’est en tout cas ce que semble suggérer un article de Jean Cloc publié le 5 avril 1914 dans La Croix du Morbihan. Mais la confusion avec Auguste Samzun, également en vue politiquement, est possible. En 1915, il est impliqué dans une affaire de détournements de fonds de la Société de navigation l’Union belliloise, entreprise dont il est le gérant. SI l’affaire est abondement relayée par la presse morbihannaise en 1915, elle disparaît complètement des radars par la suite, à tel enseigne qu’on ignore à l’heure où sont écrites ces lignes qu’elle en est l’issue.

Il est à noter que Le Courrier des campagnes fait également état, à l’occasion d’un jury de Cour d’assises constitué à l’automne 1911, d’un Alfred Samzun, propriétaire au Palais. On compte également, jusqu’à l’automne 1916, un juge de paix nommé Samzun à Belle-Île.

Toujours est-il que ces articles suggèrent un climat politique particulièrement chargé sur l’île, ce qui paraît devoir souligner la conflictualité inhérente à l’élection au Conseil d’arrondissement dans ce canton.

Quant à Lucien Samzun, son mandat au Conseil d’arrondissement exercé à partir de 1919 semble être son premier, si l’on excepte celui de conseiller municipal datant vraisemblablement de quelques jours plus tôt. Cette victoire électorale ne semble rien devoir à la Grande Guerre. En revanche, il apparaît manifeste qu’il appartient à une famille de notables bellilois, même si celle-ci peut être controversée. Le poids de la Grande Guerre en tant que capital politique permettant cette élection reste difficile à appréhender dans la mesure où le monument aux morts de Palais comporte deux Samzun. Au moment où ce monument aux morts est érigé, c’est Lucien Samzun qui est maire du Palais : « instituteur public », il est élu adjoint en 1919 et prend visiblement la tête de la municipalité en cours de mandat.

Le procès-verbal des opérations de l’assemblée électorale du Palais présente Lucien Samzun comme étant négociant.

Lucien Samzun ne se représente pas en 1922, lors du renouvellement de son siège. 

Arch. dép. Morbihan : 2 O 152 et 3 M 362, procès-verbal des opérations de l’assemblée électorale du Palais ; « Echo de réunions de la Fédération Républicaine Indépendante », La Liberté du Morbihan, 1^e année, n°36, 27 novembre 1921, p. 2 ; « Les Nouvelles municipalités », Le Nouvelliste du Morbihan, 31^e année, n°93, 13 décembre 1919, p. 1.

 Cloc, Jean, « Questions utiles », La Croix du Morbihan, 25^e année, n°14, 5 avril 1914, p. 3 ; « Justice de paix », Le Nouvelliste du Morbihan, 30^e année, n°283, 30 octobre 1916, p. 2.

Sur Auguste Samzun  Soclet, « Combinaison », La Croix du Morbihan, 25^e année, n°24, 14 juin 1914, p. 3. Voir aussi Soclet, « Belle-île-en-mer », La Croix du Morbihan, 25^e année, n°29, 19 juillet 1914, p. 3 ; « Grave affaire de détournements à Belle-Île », Le Progrès du Morbihan, 32^e année, n°42, 30 octobre 1915, p. 2 ; « Un caissier infidèle », Le Nouvelliste du Morbihan, 28^e année, n°252, 23 octobre 1915, p. 3. ; « Un caissier infidèle à Belle-Île », Le Nouvelliste du Morbihan, 28^e année, n°264, 26 octobre 1915, p. 3 ; « Un caissier infidèle », Le Nouvelliste du Morbihan, 26^e année, n°268, 12 novembre 1915, p. 2 ; « Un Caissier infidèle », Le Nouvelliste du Morbihan, 28^e année, n°270, 14 novembre 1915, p. 2.

La fiche matricule de l’inscrit maritime Auguste Samzun est conservé aux Archives départementales du Morbihan sous la cote 1 R 788.2989.

Sur Alfred Samzun  « Cour d’Assises du Morbihan », Le Courrier des Campagnes, 90^e année, n°52, 14 novembre 1915, p. 2.

[95] Arch. dép. Morbihan : 3 M 293, liste nominative des Conseillers d’arrondissement du Morbihan, 13 décembre 1920 permet d’identifier cet élu comme étant Marcel, Lucien Charrier.

Cet individu figure visiblement sur la liste « Paubert, Charrier, Bonneron » qui est élue en décembre 1919 au Conseil municipal de Port-Louis. Il ne figure pas sur la liste « républicaine du maire M. Paubert » élue en mai 1912.

L’Union morbihannaise recense dans son édition du 24 août 1919 un dénommé « M. Charrier, de Port-Louis », propriétaire de Bohème, un « yacht habitable ». Peut-être s’agit-il du même individu ? Il est à noter que Le Nouvelliste du Morbihan permet d’identifier un certain nombre de personnes portant ce nom, à dire vrai assez commun, à Port-Louis.

Marcel Charrier est né le 27 août 1868, date qui ne semble pas compatible avec une mobilisation en 1914. Ces informations permettent toutefois de retrouver une fiche matricule aux Archives départementales de Nantes et dévoilant le riche parcours d’un individu né au Palais et servant notamment, à la fin des années 1880, dans l’infanterie de marine en Cochinchine. Là, il se distingue manifestement par son indiscipline. Rentré en métropole en 1890, il déménage beaucoup, entre Les Sables d’Olonne, Nantes et La Roche-sur-Yon avant de s’installer à Port-Louis. Bien qu’âgé de 46  ans, il contracte un engagement volontaire pour la durée de la guerre le 17 août 1914 pour servir, en tant que 2^e conducteur, au 11^e régiment du train. Il est ensuite versé dans l’artillerie, puis dans l’infanterie et obtient même le galon de sous-lieutenant. Alors qu’affecté au 9^e bataillon du 116^e RI, il est « envoyé en congé sans solde à la disposition de la Maison de distillerie Matchsche à Lorient ». Il n’a pas été possible de trouver le moindre renseignement sur cette entreprise.

« Arrondissement de Lorient », Le Nouvelliste du Morbihan, 26^e année, n°55, 9 mai 1912, p. 2 ; « Résultats des Elections municipales du 30 novembre 1919 », L’Avenir du Morbihan, 40^e année, n°7924, 6 décembre 1919, p. 1 ; « Les régates », L’Union morbihannaise, 2^e année, n°86, 24 août 1918, p. 3 ; Arch. dép. Morbihan : 3 M 293, adresses des conseillers généraux et d’arrondissement, 23 décembre 1919 et 4E_152_025-0157 ; Arch. dép. Loire-Atlantique : fiche matricule de recrutement de Marcel Charrier.

[96] Arch. dép. Morbihan : 3 M 293, liste nominative des Conseillers d’arrondissement du Morbihan, 13 décembre 1920 permet d’identifier cet élu comme étant Joseph Labbé. Il est répertorié comme étant commerçant à Guer.

Ce n’est pas son premier mandat puisqu’il est élu adjoint au maire de Guer, Pierre Gombaud, en mai 1912. Ce dernier siège également au Conseil d’arrondissement pendant la Première Guerre mondiale et Joseph Labbé lui succède en décembre 1919.

Le patronyme Joseph Labbé étant très commun, il est particulièrement difficile de reconstituer ce parcours en l’absence de la moindre date de naissance à laquelle se rattacher. L’OCR se révèle ici très inefficace, le bruit causé par la jouvence de l’abbé Soury ou la confusion entre « Guer » et « guerre » se révélant ici très préjudiciables.

C’est finalement par l’intermédiaire du recensement de la commune de Guer en 1906 que l’on parvient à retrouver la trace de Joseph Labbé, celui-ci étant répertorié comme boucher né en 1859 à Guer. Ces informations sont confirmées par le registre des naissances de cette commune, Joseph, Marie Labbé voyant le jour le 18 février 1859 à Guer. Il est le fils d’un boucher de 34 ans et d’une ménagère de 38.

Si Joseph Labbé figure bien sur la table alphabétique de la classe 1879 du bureau de recrutement de Vannes, sa fiche matricule n’est malheureusement pas accessible, que cela soit par l’intermédiaire des Archives départementales du Morbihan ou du Grand Mémorial : il est probable que le registre ait disparu. Toujours est-il que déjà âgé de 55 ans au moment de la mobilisation générale, Joseph Labbé est déjà dégagé de ses obligations militaires et que rien dans les archives ne permet de faire songer à un engagement volontaire de sa part.

 Arch. dép. Morbihan : 3 M 293, adresses des conseillers généraux et d’arrondissement, 23 décembre 1919 et N 148, 3 ES 75/1906 – Guer 1906, 075_1MiEC075_R20-0004 – 1855-1867 1855-1867, 1 R 748 – N° 996-1495, table alphabétique (initiales La-Se). 1879 ; « Election du maire », Le Courrier breton, 37^e année, n°21, 26 mai 1912, p. 3.

[97] Fils de l’ancien maire de Josselin, Aristide Delebecque, élu en 1885. Il est répertorié comme étant commerçant à Josselin.

Arch. dép. Morbihan : r_1914.2087. Voir aussi « Josselin », L’Indépendance républicaine, 1^e année, n°35, 1^er septembre 1912, p. 3 ; « Silhouettes de Candidats », L’Union morbihannaise, 2^e année, n°99, 6 décembre 1919, p. 1 ; Arch. dép. Morbihan : 3 M 293, adresses des conseillers généraux et d’arrondissement, 23 décembre 1919.

[98] Arch. dép. Morbihan : r_1233.696 ; « L’Election des municipalités morbihannaises », Le Courrier des campagnes, 48^e année, n°21, 26 mai 1912, p. 2. Sur Emile Lefranc, voir aussi cette page de généalogie familiale non exempte d’erreurs du reste.

[99] Charles Genet est répertorié comme étant « docteur médecin à Mauron ».

Arch. dép. Morbihan : 3 M 293, adresses des conseillers généraux et d’arrondissement, 23 décembre 1919.

[100] Médecin à Ploërmel, Auguste Daversin est, dès avant 1914, une figure bien connue comme en témoignent les nombreuses évocations dont il fait l’objet dans la presse locale. Son entrée au Conseil d’arrondissement renvoie donc moins à la rentabilisation sur le plan électoral d’un capital politique acquis au front que de la conséquence logique d’une notabilité bien affirmée. Arch. dép. I.&V. : 1 R 1879.2694.

[101] Arch. dép. Morbihan : 1 R 815/461. Il est acquis qu’il siège bien au sein du Conseil d’arrondissement de Ploërmel pendant la Grande Guerre. Arch. dép. Morbihan : N 148.

[102] Il ne figure pas parmi les élus de Saint-Jean-Brévelay en 1912. Il est répertorié par la sous-préfecture de Ploërmel en décembre 1919 comme étant agriculteur à Bignan.

Selon toute vraisemblance, il s’agit de Joseph, Marie Thibault né le 2 juin 1867 à Bignan, y résidant et déclarant lors de son passage devant le Conseil de révision exercer la profession de laboureur. Libéré définitivement de toute obligation militaire en 1913, il n’est pas mobilisé pendant la Première Guerre mondiale.

Arch. dép. Morbihan : 3 M 293, adresses des conseillers généraux et d’arrondissement, 23 décembre 1919 ; r_1232.176.

[103] Jean-Baptiste Prioux est élu maire de Guilliers en 1912.

Lors du recensement de 1906 de la commune de Guilliers, il est répertorié comme état débitant, patron de son établissement, et né en 1876 en cette localité. Ces éléments sont confirmés par l’état-civil, Jean, Baptiste Prioux étant né le 30 octobre 1876 en cette commune, d’un père aubergiste-menuisier et d’une mère ménagère.

Ces éléments permettent de retrouver la fiche matricule de Jean, Baptiste Prioux. Déclarant devant le Conseil de révision exercer la profession de menuisier, ce qui laisse deviner une trajectoire semblable à celle de son père, il est classé bon pour le service et effectue son service militaire au 117^e RI du Mans. Bien que maire de Guilliers, il est mobilisé en août 1914 au 85^e RIT et par aux armées le 10 mars 1915. Transféré en 1916 au 264^e RI puis au 144^e RIT, il est affecté à la 1^e section d’infirmiers le 10 septembre 1917 avant d’être démobilisé, par le 5^e régiment du Génie, le 29 décembre 1918.

Blessé une fois en 1916, Jean, Baptiste Prioux est titulaire d’une citation à l’ordre de la division, mais dont le texte exact n’est pas retranscrit par la fiche matricule de recrutement.

La fiche matricule de recrutement de Jean, Baptiste Prioux nous apprend qu’il décède à Guilliers le 14 juin 1922, à l’âge donc de 46 ans. Un article publié quelques jours plus tard par Le Courrier de Pontivy indique qu’il a succombé « à une maladie qui ne pardonne pas ».

« L’Election des municipalités morbihannaises », Le Courrier des campagnes, 48^e année, n°21, 26 mai 1912, p. 2 ; Arch. dép. Morbihan : 3 ES 80/1906 – Guilliers 1906, 080_1MiEC080_R14-0004 – 1869-1878 1869-1878, r_1895.1617 ; « Mort du Maire », Le Courrier de Pontivy, non numéroté, 25 juin 1922, p. 4.

[104] Arch. dép. Morbihan : 3 M 293, liste des conseillers généraux et conseillers d’arrondissement du Morbihan datée du 26 décembre 1919 indique que cet élu est né le 24 juillet 1862. Il est donc trop âgé pour être mobilisé en 1914. Un autre document de cette liasse indique qu’il réside en Pluméliau, information qui permet de retrouver son acte de naissance et de l’identifier précisément comme étant Mathurin, Marie Quilléré.

Aussi ne doit-il pas être confondu avec le Mathurin Quilléré de Bieuzy que le Journal de Pontivy, dans son numéro du 20 février 1916, annonce la disparition. Cet homme fait l’objet en juin 1921 d’un jugement déclaratif de décès le déclarant mort pour la France en juin 1915.

La fiche matricule de recrutement de Mathurin Quilléré montre qu’il n’a aucune activité militaire : non seulement il est libéré de ses obligations en 1908 mais il est dispensé de service en tant que fils aîné de veuve.

Mathurin Quilléré est élu en 1912 adjoint au maire de Pluméliau. Il est acquis que son entrée au Conseil d’arrondissement date de décembre 1919.

Arch. dép. Morbihan : 3 M 293, liste des conseillers généraux et des conseillers d’arrondissement, 24 décembre 1919 ; 4E_173_022-0114 ; 1 R 772.182 ; « Disparus », Journal de Pontivy, 44^e année, n°8, 20 février 1916, p. 2 ; « Nouvelles municipalités », Le Nouvelliste du Morbihan, 26^e année, n°61, 23 mai 1912, p. 3.

[105] Arch. dép. Morbihan : 3 M 293, liste nominative des Conseillers d’arrondissement du Morbihan, 13 décembre 1920 permet d’identifier cet élu comme étant Louis, Auguste Mayeux.

Élu du canton du Faouet, cet individu naît le 17 janvier 1878 à Vannes. Lors de son passage devant le Conseil de révision, il déclare être « étudiant en médecine ». Il est à noter qu’il est versé, au moment de son service militaire, dans les services auxiliaires pour cause de « myopie supérieure à 6 dioptries ». Cette mauvaise vue ne l’empêche pas d’être mobilisé en août 1914 et d’être affecté dans un premier temps à la poudrerie de Pont-de-Buis puis à l’hôpital mixte de Vannes. Il est alors spécifiquement en charge du service médical du camp de Meucon. Il sert aux armées à partir d’août 1915. Louis Mayeux est blessé à la jambe dans le secteur de Rainecourt, à l’Est d’Amiens, le 3 septembre 1916, pendant la bataille de la Somme.

Dans son édition du 31 décembre 1916, Le Journal de Pontivy le mentionne explicitement : « Nous apprenons que M. le docteur Louis Mayeux, médecin-aide-major du 3^e régiment d’artillerie à pied, a été cité à l’ordre de l’armée en ces termes élogieux : ’Médecin d’une bravoure et d’un dévouement remarquables, prodiguant ses soins sous le feu aux blessés non seulement de son corps, mais des unités voisines, en particulier les 17 et 19 juillet 1916, sous un tir particulièrement intense’ ». Le Nouvelliste du Morbihan, qui se fait également l’écho de cette citation à l’ordre, précise que « M. le docteur Mayeux est actuellement détaché à Cléguérec, où il a su vite s’attirer la sympathie de tous ». Cette citation à l’ordre est également rapportée dans les colonnes du Courrier des campagnes et du Morbihannais. Sa fiche matricule de recrutement indique qu’il est domicilié depuis 1909 à Cléguérec.

Louis Mayeux est l’objet d’une seconde citation, à l’ordre de la division, et dont se fait l’écho la presse locale au début de l’année 1919. Le Journal de Pontivy indique qu’il est alors au 73^e régiment d’artillerie et qu’il est « en sursis » à Cléguérec : « Médecin d’un dévouement au-dessus de tout éloge, qui n’a jamais voulu se réclamer de son âge et de sa durée de service au front pour être affecté à une formation de l’arrière. Toujours prêt à se porter au danger, a parfaitement assuré, en toutes circonstances, l’organisation des secours, et notamment les 27, 28 et 29 mai 1918, au cours d’un violent bombardement à obus toxique qui a gravement éprouvé le personnel ». Le Nouvelliste du Morbihan, qui s’en fait également l’écho, précise à cette occasion que le récipiendaire est le « fils de M. Mayeux, l’ancien secrétaire général de la mairie de Lorient ». Pourtant, il ne figure pas sur le registre d’état-civil de la ville de Lorient.

Louis Mayeux ne figure pas sur la liste des membres du Conseil municipal du Cléguérec élus en 1912. Mais, le Réveil de Pontivy, dans son édition du 19 mai 1912, laisse entendre qu’il faisait partie du conseil municipal élu en 1908. Tout porte donc à croire que son entrée au Conseil d’arrondissement en 1919 est au moins son troisième mandat, son second étant celui de maire de Cléguérec, obtenu quelques jours plus tôt. Il est à noter qu’il n’a en face de lui aucun concurrent. Par ailleurs, Louis Mayeux semble prendre en août 1919 des responsabilités au sein de la section locale des anciens combattants, en en devenant le trésorier.

Arch. dép. Morbihan : liste des conseillers généraux et conseillers d’arrondissement du Morbihan datée du 26 décembre 1919 et r_1063.1413 ;  « Les Nouvelles municipalités », Le Nouvelliste du Morbihan, 26^e année, n°60, 21 mai 1912, p. 3 ; « À l’ordre de l’armée », Journal de Pontivy, 44e année, n°52, 31 décembre 1916, p. 2 ; « A l’ordre de l’armée », Le Nouvelliste du Morbihan, 30^e année, n°288, 16 décembre 1916, p. 3 ; « Résultat des Elections Départementales du 14 décembre dans le Morbihan », L’Union morbihannaise, 2^e année, n°101, 21 décembre 1919, p. 2 ; « Suicide », Le Progrès du Morbihan, 36^e année, n°52, 27 décembre 1919, p. 3 ; « Cléguérec », Le Journal de Pontivy, 47^e année, n°8, 23 février 1919, p. 1 ; « Cléguérec », Le Journal de Pontivy, 47^e année, n°31, 2 août 1919, p. 2 ; « Les Nouvelles municipalités », Le Journal de Pontivy, 47^e année, n°52, 28 décembre 1919, p. 3 ; « A l’ordre du jour », Le Nouvelliste du Morbihan, 3^e année, n°17, 26 février 1919, p. 2 ; « Les Elections », Le Réveil de Pontivy, 1^e année, n°13, 19 mai 1912.

[106] Arch. dép. Morbihan : 3 M 293, liste nominative des Conseillers d’arrondissement du Morbihan, 13 décembre 1920 permet d’identifier cet élu comme étant Jean, Joseph Ansquer.

Élu du canton du Faouët, cet individu serait né le 26 mai 1869. Ces éléments permettent de retrouver une fiche matricule de recrutement.

Jean Ansquer naît le 26 mai 1869 à Lanvénégen et déclare exercer lors de son passage devant le Conseil de révision la profession de cultivateur. Il est néanmoins classé dans les services auxiliaires du fait d’un problème aux yeux. Ceci ne l’empêche toutefois pas d’être mobilisé et d’être incorporé en avril 1915 et de rester vraisemblablement au dépôt jusqu’en mars 1917, date à laquelle il est détaché dans ses foyers comme agriculteur.

Jean Ansquer ne fait visiblement pas partie de l’équipe formant le Conseil municipal de Lanvénégen en 1912.

Arch. dép. Morbihan : liste des conseillers généraux et conseillers d’arrondissement du Morbihan datée du 26 décembre 1919 ; r_1165.1512 ; « L’Election des Municipalité Morbihannaises », Le Morbihannais, 71^e année, n°58, 24 mai 1912, p. 2.

[107] Arch. dép. Morbihan : 3 M 293, liste nominative des Conseillers d’arrondissement du Morbihan, 13 décembre 1920 permet d’identifier cet élu comme étant Jean, François Le Gall. Un doute a longtemps subsisté quant à l’orthographe de son nom de famille mais elle est aujourd’hui certifiée.

Élu du canton du Faouët, cet individu serait né le 22 avril 1870 et est répertorié par les services préfectoraux comme résidant à Guiscriff.

La consultation des tables de recrutement de la classe du 1890 pour les bureaux de Vannes et Lorient s’est avérée infructueuse.

Le recensement de la commune de Guiscriff fait apparaître pour l’année 1906 un Jean, François Le Gall, né en 1870 à Guiscriff, répertorié comme étant chef de ménage et « cabaretier ». On le retrouve aisément sur le registre des naissances de cette commune, comme étant né le 22 avril 1870 et fils d’un cultivateur de 36 ans. En revanche, l’acte de comporte aucune information complémentaire permettant de faire avancer l’enquête.

C’est par l’intermédiaire d’Y.-E. Evanno, que je remercie très sincèrement, que je suis parvenu à retrouver la fiche matricule de recrutement de cet individu, celle-ci ayant été enregistrée sous le nom de Jean, François Gall. D’où l’impossibilité de la retrouver auparavant.

Jean, François Le Gall, qui déclare lors de son passage devant le Conseil de révision exercer la profession de cultivateur, effectue son service militaire au 148^e RI puis au 6^e escadron du train, où il est conducteur de voiture. Mobilisé en août 1914, il est d’abord affecté au 88^e RIT puis au 61^e RI avant d’être placé en sursis le 30 novembre 1917. Pourvu d’aucun grade et d’aucune décoration, ni citation, il est libéré de toute obligation militaire le 2 décembre 1918.

Dans son édition du 19 mai 1912, Le Journal de Pontivy annonce qu’à Guiscriff, « la liste de M. Le Dormen, maire sortant, est réélue ». Pour autant, dans son édition du 26 mai 1912, Le Réveil de Pontivy indique que c’est Barthélémy Le Bec qui est élu maire, son adjoint étant Joseph Tennier. Cette information est reprise par Le Nouvelliste de Vannes, ainsi que par le Journal de Pontivy qui précise qu’un certain Dupont est également adjoint. Or, dans son édition du 15 mai 1912, Le Morbihannais indique qu’un certain « Le Gal », de la liste Doven est élu, même si le premier tour de scrutin donne lieu à un ballotage. Tout porte donc à croire que Jean le Gall est élu conseiller municipal d’opposition.

A l’issue du premier tour des élections municipales de 1912, Le Nouvelliste du Morbihan indique que « la lutte a été chaude entre les listes patronnées par MM. Dorven, maire sortant, et Le Bec » et précise même que « l’ordre a dû être assuré par un détachement du 2^e chasseurs de Pontivy ». À l’issue du second tour, une réclamation semble avoir été adressée au Conseil de préfecture, sans pour autant qu’on en connaisse la teneur. Celle-ci est néanmoins rejetée à la fin du mois de juin 1912.

Arch. dép. Morbihan : liste des conseillers généraux et conseillers d’arrondissement du Morbihan datée du 26 décembre 1919, 081_1MiEC081_R13-0004 – 1868-1873 1868-1873, 3 ES 81/1906 – Guiscriff 1906, r_1004.911 ; « L’Election des maires et des Adjoints », Le Réveil de Pontivy, 1^e année, n°14, 26 mai 1912, p. 2 ; « Résultat des élections dans l’arrondissement », Le Journal de Pontivy, 39^e année, n°20, 19 mai 1912, p. 2 ; « Les Municipalités », Le Nouvelliste de Vannes, 1^e année, n°12, 26 mai 1912, p. 3 ; « Elections des municipalités », Le Journal de Pontivy, 39^e année, n°21, 26 mai 1912, p. 2 ; « Les Elections municipales », Le Nouvelliste du Morbihan, 26^e année, n°54, 7 mai 1912, p. 3 ; « Les Elections municipales », Le Nouvelliste du Morbihan, 26^e année, n°62, 26 mai 1912, p. 2 ;  « Les Résultats électoraux dans le Morbihan », Le Morbihannais, 71^e année, n°55, 15 mai 1912, p. 2 ; « Les Elections contestées », La Croix du Morbihan, 23^e année, n°26, 30 juin 1912, p. 3. Sur le contexte global des élections municipales de 1912 en Morbihan, voir « Battus et pas contents », Le Nouvelliste de Vannes, 1^e année, n°13, 2 juin 1912, p. 4.

[108] Arch. dép. Morbihan : 3 M 293, liste nominative des Conseillers d’arrondissement du Morbihan, 13 décembre 1920 permet d’identifier cet élu comme étant Yves Le Corre.

Le recensement de la commune de Gourin pour l’année 1906 fait apparaître cet individu comme étant un cultivateur né à Spézet en 1857. Âgé de 57 ans en 1914, il n’est pas mobilisable pendant la Première Guerre mondiale. Il ne figure de même pas sur les listes des membres du Conseil municipal diffusées par la presse suites aux élections de 1912 et l’on peut penser que son entrée en décembre 1919 au Conseil d’arrondissement correspond à son premier mandat électif.

Arch. dép. Morbihan : liste des conseillers généraux et conseillers d’arrondissement du Morbihan datée du 26 décembre 1919 et 3 ES 66/1906 – Gourin 1906.

[109] Arch. dép. Morbihan : 3 M 293, liste nominative des Conseillers d’arrondissement du Morbihan, 13 décembre 1920 permet d’identifier cet élu comme étant Yves Le Du.

Élu du canton de Guéméné, cet individu serait né le 1^er décembre 1882 et résiderait à Ploërdut, commune dont il est répertorié par l’administration préfectorale en décembre 1919 comme étant le maire. En 1912, c’est Louis Le Bozec qui assure ces fonctions mais son adjoint est, déjà, Yves Le Du.

Ces éléments permettent néanmoins de retrouver sa fiche matricule. Lors de son passage devant le Conseil de révision, Yves Le Du déclare être « élève ecclésiastique », mention ultérieurement rayée au profit de celle de « propriétaire cultivateur ». Déclaré bon pour le service, il l’effectue au 11^e escadron du train des équipages et obtient le grade, le 23 septembre 1905, de maréchal des logis. Mobilisé, il est nommé adjudant le 6 août 1914 et est versé en juillet 1916 dans l’artillerie. En février 1917, il est transféré au 43^e RAC, ce qui correspond à son départ pour la zone des armées. Yves Le Du est ensuite affecté au 176^e régiment d’artillerie de tranchées du 1^er avril au 24 octobre 1918, période qui, d’après une décision de l’autorité militaire en date du 1^er avril 1944, lui donne droit à la carte du combattant. Il est démobilisé en mars 1919 sans être titulaire d’aucune citation à l’ordre.

Arch. dép. Morbihan : listes des conseillers généraux et conseillers d’arrondissement du Morbihan datées des 24 et 26 décembre 1919, 1 R 1028.1804 ; « L’Election des maires et des adjoints dans l’arrondissement », Le Réveil de Pontivy, 1^e année, n°14, 26 mai 1912, p. 2.

[110] Arch. dép. Morbihan : 3 M 293, liste nominative des Conseillers d’arrondissement du Morbihan, 13 décembre 1920 permet d’identifier cet élu comme étant Pierre, Théophile Laudrin.

Élu du canton de Locminé, où il réside, cet individu serait né le 10 août 1880. Ces quelques éléments permettent de retrouver sa fiche matricule de recrutement.

Déclarant lors de son passage devant le Conseil de révision exercer la profession de cultivateur, Théophile Laudrin contracte à Lorient un engagement volontaire pour servir trois ans au 47^e RI. Incorporé dans cette unité le 15 mars 1900, il devient soldat-musicien un an plus tard puis rejoint le vie civile le 1^er octobre 1903. Rappelé à l’activité par la mobilisation générale, il arrive au 88^e RIT le 2 août 1914 puis est transféré, le 22 octobre 1914 au 130^e RI, puis dans l’arme du Train en 1917. Servant au sein de la zone des armées jusqu’en juin 1918, il est « détaché à l’agriculture » le 28 juin 1918. Théophile Laudrin fait valoir ses droits au certificat de combattant en 1930, date à laquelle il ne réside plus en Morbihan mais dans l’Aude, dans les environs de Carcassonne et Castelnaudary. Il n’est titulaire d’aucune citation.

Théophile Laudrin ne figure pas parmi les élus au Conseil municipal de Locminé en 1912, ce qui n’est pas étonnant étant donné son âge (32 ans). Tout porte donc à croire que son mandat au Conseil d’arrondissement en 1919 est le premier.

Arch. dép. Morbihan : liste des conseillers généraux et conseillers d’arrondissement du Morbihan datée du 26 décembre 1919 ; 1 R 1003.2579 ; « L’Election des municipalités morbihannaises », Le Courrier des Campagnes, 48^e année, n°21, 26 mai 1912, p. 2.

[111] Arch. dép. Morbihan : 3 M 293, liste nominative des Conseillers d’arrondissement du Morbihan, 13 décembre 1920 permet d’identifier cet élu comme étant François, Yves Mahé.

Élu du canton de Pontivy, résidant à Guern, cet individu serait né le 8 mai 1868. Ces éléments permettent de retrouver sa fiche matricule de recrutement. Bien que libéré définitivement de toutes obligations militaires le 30 novembre 1918, François Mahé, déjà âgé de 46 ans en 1914, n’est pas mobilisé pendant la Première Guerre mondiale.

François Mahé ne figure pas parmi les élus du Conseil municipal de Guern en 1912. Tout porte donc à croire que le mandat qu’il reçoit en décembre 1919 pour siéger au Conseil d’arrondissement est le premier.

Arch. dép. Morbihan : liste des conseillers généraux et conseillers d’arrondissement du Morbihan datée du 26 décembre 1919 ; r_1156.430 ; « L’Election des municipalités morbihannaises », Le Courrier des campagnes, 48^e année, n°21, 26 mai 1912, p. 2.

[112] Arch. dép. Morbihan : 3 M 293, liste nominative des Conseillers d’arrondissement du Morbihan, 13 décembre 1920 permet d’identifier cet élu comme étant Émile, Augustin Gilles.

Élu du canton de Pontivy, où il est visiblement instituteur, cet individu serait né le 18 septembre 1868. Ces éléments permettent de retrouver sa fiche matricule de recrutement.

Né à Orléans, Émile Gilles est néanmoins répertorié lors de son passage devant le Conseil de révision comme résidant à Lignol, dans le canton de Guéméné et est alors déclaré comme « bon absent » et dispensé car « voué à l’enseignement ». Déclaré « dégagé de ses obligations militaires le 12 février 1899 ayant satisfait aux obligations imposées par l’article 20 de la loi du 27 juillet 1872 », il n’est pas mobilisé pendant la Première Guerre mondiale.

Émile Gilles ne compte pas parmi les élus au Conseil municipal en 1912. Tout porte à croire que le mandat au Conseil d’arrondissement obtenu en décembre 1919 est son premier.

Arch. dép. Morbihan : liste des conseillers généraux et conseillers d’arrondissement du Morbihan datée du 26 décembre 1919 ; 1 R 844.467 ; « Les Elections », Le Réveil de Pontivy, 1^e année, n°13, 19 mai 1912.

[113] Arch. dép. Loire-Atlantique : fiche matricule de recrutement de Marcel Charrier.

[114] « À l’ordre de l’armée », Journal de Pontivy, 44^e année, n°52, 31 décembre 1916, p. 2 ; « A l’ordre de l’armée », Le Nouvelliste du Morbihan, 30^e année, n°288, 16 décembre 1916, p. 3

[115] « Suicide », Le Progrès du Morbihan, 36^e année, n°52, 27 décembre 1919, p. 3 ; « Les Elections », Le Réveil de Pontivy, 1^e année, n°13, 19 mai 1912.

[116] « Résultat des Elections Départementales du 14 décembre dans le Morbihan », L’Union morbihannaise, 2^e année, n°101, 21 décembre 1919, p. 2.

[117] « A l’ordre du jour », Le Nouvelliste du Morbihan, 3^e année, n°17, 26 février 1919, p. 2.

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