Il est entendu qu’il faut savoir achever une thèse mais la question de savoir si celle-ci finit par vous quitter me parait néanmoins devoir être posée. La soutenance, puis la publication du livre tiré du tapuscrit, me semblent constituer des rites de passage importants dans ce qui s’apparente, par bien des égards, à un abandon[1]. Mais le nid ne parvient que difficilement à se vider. En effet, régulièrement, de nouvelles archives m’arrivent, qu’il s’agisse de témoignages que des particuliers me transmettent ou de données que je n’avais pas eu le temps d’exploiter dans le délai imparti par l’école doctorale : je pense tout particulièrement à l’histoire des fantassins du 47^e RI résidant en région parisienne. C’est en visitant le site du programme « Testaments de poilus » que je suis tombé, parfaitement par hasard, sur celui d’un soldat de cette unité, Jean Pleven[2], mort pour la France le 6 septembre 1916 à Méharicourt et répertorié comme étant « tué à l’ennemi ce jour ». C’est de cette nouvelle archive – ce qu’elle dit mais aussi ce qu’elle occulte ainsi que les dépassements qu’elle appelle nécessairement – dont il sera question ici.

Précisons d’emblée que Jean Pleven ne m’est pas inconnu. En effet, il compte bien parmi les 2 688 morts pour la France du 47^e RI ayant constitué la base de l’enquête que j’ai consacrée à cette unité à l’occasion de ma thèse. Né à Dinan le 3 juin 1881, il est le fils d’un agent-voyer et déclare exercer, lors de son passage devant le Conseil de révision, la profession d’employé de commerce[3]. Il arrive au 47^e RI le 10 août 1908, à l’occasion de grandes manœuvres d’été, après avoir effectué son service militaire au 28^e RI, unité tenant garnison à Paris mais également à Evreux. Malheureusement, sa fiche matricule ne permet pas de savoir dans quelle ville il sert, si c’est dans la capitale ou en Normandie[4].

Toujours est-il que c’est en tant que simple soldat de 2^e classe qu’il arrive au corps le 12 août 1914. En y regardant de plus près, cette date se révèle être particulièrement intéressante. En effet, quand il est incorporé, Jean Pleven est un fantassin à la formation supposément accomplie : deux ans de service militaire sanctionnés par la délivrance d’un certificat de bonne conduite ainsi que deux périodes de réserve, l’une donc en août 1908, l’autre au printemps 1911. Certes, il n’est plus complètement dans sa prime jeunesse : âgé de 33 ans lors de la mobilisation générale, il est placé le 19 septembre 1903 dans la disponibilité, soit onze ans avant le déclanchement des hostilités. Pourtant, non seulement Jean Pleven n’est pas mobilisé dans la réserve, au 247^e RI, mais dans l’active et part dans la zone des armées avec l’uniforme du 47^e RI le 8 janvier 1915. Dans la mesure où sa fiche matricule ne fait état d’aucun problème de santé et où l’on connaît l’énorme pression démographique qui s’exerce dès le mois d’août 1914 sur les rangs de l’unité, un tel laps de temps n’est pas sans interroger. Là est une belle illustration de l’angle-mort que constituent les dépôts et la difficulté qu’il y a à retrouver les logiques d’affectation au sein des unités combattantes de la Grande Guerre. Formulons toutefois une hypothèse, qu’il n’est malheureusement pour l’heure pas possible d’infirmer ou de confirmer. Dans la mesure où l’on sait que Jean Pleven sert au sein de la 1^e compagnie de mitrailleuses du régiment, une arme collective relativement technique, alors on peut penser que les quelques mois qu’il passe à Saint-Malo sont employés à parfaire son instruction. Toujours est-il qu’ils attestent de la disparition rapide de la distinction entre armée d’active et de réserve.

Notons que la suite de la campagne de Jean Pleven, jusqu’à son décès lors de la bataille de la Somme, ne paraît pas devoir appeler de remarque particulière. Seul élément notable, un galon de laine rouge de caporal accordé quelque jours seulement avant sa mort, le 17 août 1916 et qui correspond à ce que l’on sait de la délégation de l’autorité au sein du 47^e RI, celle-ci étant dévolue prioritairement aux urbains, même lorsqu’elle est minime, comme dans le cas présent. En réalité, tout porte à croire que Jean Pleven est un soldat ordinaire, ni particulièrement bon ni spécialement mauvais, mais en tout cas largement anonyme : c’est en tout cas ce que suggère l’absence de citation à l’ordre le concernant. 

Précisons d’ailleurs que le patronyme de ce poilu n’aide pas à retrouver une notice nécrologique qui aurait pu lui être consacrée après sa mort. La reconnaissance optique de caractère disponible sur Retronews ne donne aucun résultat, notamment en ce qui concerne L’Ouest-Éclair. Quant à une lecture rapprochée de L’Union malouine et dinannaise, journal que l’on peut consulter via les Archives départementales des Côtes d’Armor, elle n’est pas beaucoup plus probante. Le décès de ce poilu est certes évoqué dans l’édition datée des 7 et 8 octobre 1916 mais en des termes qui ne nous apprennent finalement pas grand-chose quant à sa campagne :

« Nous apprenons avec regret la mort au champ d’honneur de M. Jean Pléven (sic.), caporal mitrailleur au 47^e de ligne, neveu de notre concitoyen M. Bichemin.

Nos plus sincères condoléances à la famille. »[5]

Paradoxalement, c’est probablement du point de vue de sa vie civile, et plus encore familiale, que cette courte notice nécrologique est la plus instructive. La fiche matricule de Jean Pleven nous permet en effet de savoir que cet individu est domicilié depuis le 15 mars 1911 à Paris, dans le VI^e arrondissement, au 5, rue de Babylone. On sait du reste que cette mention portée sur la fiche matricule de recrutement atteste d’une certaine forme d’enracinement : règlementairement, le conscrit est en effet appelé à contacter l’autorité militaire pour signaler son changement de résidence à son bureau de recrutement, en l’occurrence celui de Saint-Malo, ce qui renvoie à sa domiciliation dinannaise d’origine. Là est une démarche assez fastidieuse et tout porte à croire que ceux qui l’entreprennent se vivent comme étant dans une certaine stabilité dans leur nouvelle domiciliation, ce qui suppose pour ce qui nous intéresse ici une forme de distance avec la petite patrie d’origine. Ces éléments sont confirmés par la plateforme Testament de poilus. En effet, ce site nous apprend que Jean Pleven est domicilié au moment de sa mort, non plus rue de Babylone mais au 33^bis, rue Château Landon à Paris, dans le X^e arrondissement. Il est alors marié avec Olga Javillier, épousée le 16 août 1913 en la mairie de Sèvres, et rédige son testament dans une étude située au 4, rue Perrault, dans le 1^er arrondissement de Paris.

Il est d’ailleurs intéressant de noter à ce propos que L’Union malouine et dinannaise n’évoque Jean Pleven pas en tant que natif de cette sous-préfecture des Côtes-du-Nord mais en tant que neveu d’un certain M. Bichemin, individu dont par ailleurs on ne sait rien du tout. Son acte de mariage nous apprend du reste que lors de son union à Olga Javillier son père est mort, et que sa mère ne réside plus en Bretagne mais dans la capitale, au 28, rue de l’Arbalète, dans le V^e arrondissement. Son épouse ne paraît disposer quant à elle d’aucune attache dans la péninsule armoricaine et est répertoriée lors de son mariage avec Jean Pleven comme résidant « villa Brancas », demeure sise dans la rue éponyme, à Sèvres[6].

Pour le dire autrement, Jean Pleven est peut-être au moment de la mobilisation générale un breton de Paris prêt à être incorporé au 47^e RI, mais tout porte à croire que ses liens avec la péninsule armoricaine sont alors pour le moins distendus. Seul son frère Charles, qui est son témoin de mariage et déclare alors exercer la profession de « publiciste » à Guingamp, paraît devoir le rattacher à sa petite patrie d’origine[7]. Notons également qu’il semble que Jean Pleven fasse ce que l’on peut appeler un « beau mariage », ce qui pourrait peut-être, au moins pour partie, expliquer cela. Outre la domiciliation de son épouse, dans une « villa », soulignons l’identité d’un des témoins de la mariée : un certain Victor Péria, en réalité un de ses oncles répertorié comme étant « rentier à Sèvres » et résidant en cette commune, place du Parc. Pour autant, il convient de ne pas exagérer l’ascension sociale qui pourrait résulter de cette union. Rappelons ainsi que le père de Jean Pleven déclare exercer à sa naissance la profession d’agent-voyer et qu’il n’est pas spécialement issu des milieux les plus pauvres de Dinan. L’un des témoins de ce fantassin de réserve du 47^e RI est du reste un certain Louis Destouches, docteur en médecine qui n’a rien à voir avec Louis-Ferdinand mais est son beau-frère. Quant à Pierre Duluc, un autre oncle d’Olga Javillier qui fait fonction de témoin lors de cette union, il déclare exercer la profession de « piqueur à Paris », ce qui renvoie à une condition sociale beaucoup plus modeste[8]. Néanmoins, le portrait qui résulte de ce tableau de famille est à n’en pas douter à 1000 lieues de l’image de ces « parias de Paris » que l’on accole volontiers aux Bretons immigrés dans la capitale[9]. En réalité, c’est de petite, voire de moyenne bourgeoisie, dont il s’agit ici.

Cet environnement social a son importance car c’est lui qui, par bien des égards, permet d’expliquer la rédaction de ce testament, document qui atteste une certaine culture juridique mais qui renseigne aussi, de manière subliminale, sur la période charnière qu’est l’entrée en guerre[10]. Rédiger son testament, c’est en effet se confronter à l’éventualité de sa propre mort, réalité qui ici découle à l’évidence directement de la mobilisation générale et qui rappelle bien, dans le sillage de la magistrale thèse de J.-J. Becker, combien le départ aux armées est loin de s’effectuer « la fleur au fusil » pour une guerre que l’on pressent « fraîche et joyeuse »[11]. Autre élément que renseigne cette archive, la rapidité avec laquelle se précipitent les événements en ces premiers jours de 1914. Pour s’en rendre compte, reprenons le fil de la chronologie. Employé au Bon marché, Jean Pleven apprend probablement la nouvelle de l’assassinat de Jean Jaurès le soir même, le vendredi 31 juillet 1914. La mobilisation générale est, elle, décrétée le lendemain, 1^er août 1914, pour débuter le 2 et s’étaler sur un peu plus de deux semaines. Là encore, Jean Pleven apprend selon toute probabilité la nouvelle de la mobilisation – la guerre étant déclarée le 3 août 1914 – le jour même. Selon toute vraisemblance, il ne lui faut que quelques heures, s’il est à son travail, quelques minutes s’il est à son domicile, pour se saisir de son livret militaire et consulter son fascicule de mobilisation, document qui indique à quelle date il doit rejoindre son régiment. Jean Pleven ne dispose alors que de quelques jours, sur lesquels nous ne savons du reste rien, pour mettre ses « affaires en ordre » et en profite donc pour rédiger son testament, démarche pour laquelle il va chez un notaire. Or, preuve de la rapidité fulgurante avec laquelle s’enchaînent les événements, ce document est daté du 12 août 1914, date à laquelle, précisément, il arrive au 47^e RI.

Il est vain de vouloir démêler le vrai du faux dans cette chronologie. Le testament a-t-il été postdaté, et dans quel intérêt ? Ou est-ce la fiche matricule de recrutement qui comporte une erreur ? Nul ne le sait et à dire vrai peu importe puisqu’encore une fois c’est cette fulgurante accélération du temps qui, avant toute chose, frappe. Celle-ci est d’ailleurs très clairement perceptible dans le testament de Jean Pleven, un document resserré, manifestement rédigé dans l’urgence, et qui entend visiblement régler la question de l’usufruit de ses biens au cas où il devrait trouver la mort et, surtout, « en cas d’existence d’enfant ». Cette disposition est doublement importante car non seulement elle paraît trahir les désirs intimes du couple mais atteste que, jusqu’au bout, Jean Pleven aura assuré son rôle de chef de famille. C’est en effet bien pour assurer a minima la situation matérielle de sa femme qu’il rédige ce testament. Une intention qui, encore une fois, témoigne d’une certaine culture juridique mais aussi rappelle combien cette mobilisation générale est loin de se dérouler « la fleur au fusil ». Car il ne fait pas de doute que si Jean Pleven entreprend la rédaction de ce document c’est du fait des événements, et non par un goût immodéré de la procédure. La preuve en est qu’il épouse Olga Javillier sans rédiger de contrat de mariage et que cette dernière ne réclame pas, après la mort de son mari, le secours de 150 francs versé par l’unité et auquel elle a pourtant le droit[12]. Est-ce par négligence ou faut-il relier ce fait à son milieu familial, à une situation sociale confortable qui ne la rend pas dépendante d’une telle somme, notamment parce que cette éventualité avait été anticipée par la rédaction par Jean Pleven d’un testament ? La question reste sans réponse…

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[1] Le Gall, Erwan, Une armée de métiers ? Le 47^e régiment d’infanterie pendant la Première Guerre mondiale, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2022.

[2] Signalons que contrairement à ce qui est suggéré par la page qui lui est consacrée sur le site du programme « Testaments de poilus » le nom de cet homme s’écrit sans accent, à l’instar par exemple de l’ancien Compagnon de la Libération et Président du Conseil René Pleven, dont il est l’oncle. Bougeard, Christian, René Pleven. Un français libre en politique, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 1994, chapitre 1 : « Une famille de tradition républicaine ».

[3] Bougeard, Christian, René Pleven…, op. cit., indique que Jean Pleven est employé au Bon marché.

[4] Arch. dép. I&V : 1 R 1934.1983.

[5] « Morts pour la Patrie », L’Union malouine et dinannaise, 66^e année, n°41, 7-8 octobre 1916, p. 2.

[6] Arch. dép. Haut-de-Seine : E_NUM_SEV_M1913 – 1913 1913, acte 24.

[7] Notons toutefois que sa fiche matricule de recrutement fait apparaître un parcours plus complexe que suggéré par cette seule mention. D’ailleurs, quelques jours seulement après le mariage de son frère, Charles Pleven déclare, le 19 septembre 1913, être domicilié à Châteaulin, au 9, quai Carnot. Le 5 décembre 1907, il est classé « non disponible comme employé de l’administration des contributions indirectes des Côtes-du-Nord comme receveur buraliste à Guingamp », situation dont il démissionne le 4 août 1913. Son départ dans le Finistère est donc probablement à relier à un changement de carrière professionnelle, mais que je ne suis pour l’heure pas en mesure de détailler. Il n’est en effet pas certain qu’il exerce la profession de « publiciste » alors qu’il se trouve à Guingamp. En tout cas, rien ne paraît pour l’heure le prouver. En revanche, sa fiche matricule de recrutement fait état d’une condamnation par jugement contradictoire du Tribunal correctionnel de Dinan le 18 janvier 1906, condamnation à 50F d’amende et 200F de dommages et intérêts pour « diffamation et injures ». Cette décision de justice intervient dans le cadre du climat politique particulièrement tendu d’alors, du fait de la loi de Séparation, Charles Pleven étant par ailleurs le directeur du Petit bleu de Dinan, journal local républicain. 40 ans plus tard, son neveu, René, reprendra le Petit bleu.

La presse consultable en lige aux Archives départementales des Côtes d’Armor n’a pas permis d’identifier avec certitude le journal guingampais lequel Charles Pleven officie. Il est possible qu’il s’agisse du Clairon républicain, titre au service de Gustave de Kerguézec, dont il est proche politiquement et dont un des neveu, Jehan, porte par ailleurs l’uniforme du 47^e RI pendant la Première Guerre mondiale. Il en est de même en ce qui concerne le Finistère, qu’il gagne en septembre 1913. Ce relatif silence des archives fait penser à la dichotomie entre travail rêvé et réel telle qu’exposée par Meda, Dominique, Le travail. Une valeur en voie de disparition ?, Paris, Flammarion, 2010, p. 27.

Il est à noter qu’après un engagement volontaire, contracté en octobre 1891, pour servir 4 ans sous l’uniforme du 71^e RI, Charles Pleven est versé dans la réserve au 47^e RI pour notamment y effectuer une période de réserve du 28 février au 27 mars 1898, puis une autre du 15 avril au 12 mai 1901. Il est mobilisé dans la territoriale, d’abord au 78^e puis au 79^e RIT. Rapidement atteint par la limite d’âge, il est placé hors cadre en septembre 1917 après avoir été cité à l’ordre l’année précédente.

Enfin, précisons que la fratrie, outre Charles et Jean, comporte un saint-cyrien de la promotion Tananarive, Jules Pleven.

Arch. dép. I&V: 1 R 1761.1360 ; Arch. nat. : LH 19800035/1327/53787. Voir également Pleven, Charles, « Notre procès », Le Petit bleu de Dinan, 4^e année, 21 janvier 1906, p. 2 ; Bougeard, Christian, René Pleven…, op. cit.

[8] Arch. dép. CdA: EC Dinan, acte n°123. Sur l’acte de naissance de Jean Pleven, les deux témoins sont ces deux oncles, l’un déclarant exercer la profession d’employé des contributions indirectes, l’autre celle de marchand-chapelier. Arch. dép. Haut-de-Seine : E_NUM_SEV_M1913 – 1913 1913, acte 24.

[9] Moch, Leslie Page, The Pariahs of yesterday. Breton Migrants in Paris, Durham and London, Duke University Press, 2012.

[10] À l’échelle du 47^e RI, je me permets de renvoyer à Le Gall, Erwan, Une entrée en guerre. Le 47^e régiment d’infanterie de Saint-Malo au combat (août 1914 – juillet 1915), Talmont-Saint-Hilaire, éditions CODEX, 2014. Voir aussi Ozanne, Terry, Préparer sa mort et sa succession avant de combattre. Les testaments des soldats franciliens pendant la Première Guerre mondiale, mémoire de master 1 recherche sous la direction de Lescure, Jean-Claude, Cergy, Université Cergy Paris, 2021, p. 16.

[11] Becker, Jean-Jacques, 1914 : Comment les Français sont entrés dans la guerre, Paris, Presses nationales de la Fondation des Sciences politiques, 1977.

[12] Arch. dép. Haut-de-Seine : E_NUM_SEV_M1913 – 1913 1913, acte 24 ; Arch. dép. I&V : 1 R 1934.1983. Sur ces secours, qui demeurent du reste un angle mort des connaissances, je me permets de renvoyer à Le Gall, Erwan, Une armée de métiers ?…, op. cit., p. 148-149.

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