Je me permets de diffuser ici le programme fort stimulant du séminaire « De plus grandes guerres » animé par Damien Accoulon (Université de Tours, CeTHiS), Camille Mahé (Sciences Po Strasbourg, LinCS), Claire Miot (Sciences Po Aix, Mesopolhis), Gwendal Piégais (University College Dublin, CWS), Guillaume Piketty (Sciences Po, CHSP) et Thomas Vaisset (Université Le Havre Normandie, IDEES). Celui-ci vient d’être annoncé il y a quelques jours et propose 4 séances de janvier à avril 2025, ainsi qu’une journée d’études qui se tiendra à Strasbourg en mai 2025 et dont le détail sera communiqué ultérieurement. Pour qui s’intéresse au fait militaire et guerrier à l’échelle de la péninsule armoricaine, cette nouvelle institution, fusion de deux précédents séminaires, constitue une opportunité bienvenue d’ouvrir ses horizons géographiques et chronologiques de réflexions et, ainsi, de se livrer au sémillant exercice de la comparaison, par la traque des permanences et des ruptures.

Argumentaire

Né à la confluence de deux séminaires portant respectivement sur la Grande Guerre et sur la Seconde Guerre mondiale, ce séminaire entend jeter des ponts entre des historiographies dynamiques bien que trop souvent hermétiques les unes aux autres : celles des conflits qui ont animé le premier vingtième siècle. Il propose d’étudier les sociétés engagées dans toutes les formes de conflits de l’amont à l’aval des deux conflits mondiaux, c’est à dire, de la « Plus Grande Guerre » (John Horne et Robert Gerwarth), prenant en considération les guerres balkaniques (1912-1913) qui préfigurent la Première Guerre mondiale et le temps long des sorties de guerre (1919-1923), à la « guerre monde » (Alya Aglan et Robert Frank) qui embrase progressivement le globe à partir des invasions japonaises (1937) jusqu’à la démobilisation culturelle et militaire des sociétés dans un temps de « paix violente » (Peter Gatrell).

Une telle séquence doit permettre de reconsidérer l’idée ancienne de « guerre civile européenne » ou de « guerre de Trente ans » pour mettre davantage en lumière la diversité des situations et des relations au phénomène guerrier. Grâce à cet élargissement géographique, chronologique et thématique des réflexions, on interrogera les permanences et les ruptures dans les traces laissées par les guerres sur les sociétés qui les vivent.

La démarche sera résolument comparative, puisque le séminaire mettra systématiquement en dialogue deux chercheuses ou chercheurs spécialistes d’objets proches mais dans des contextes de conflits différents. Cette approche thématique transversale doit s’avérer fertile par le croisement et le questionnement des perspectives historiographiques.

Modalités techniques

Le séminaire sera organisé en quatre séances mensuelles hybrides de 2h30 en salle H 101 du campus Saint-Thomas de Sciences Po (1, place Saint-Thomas, 75007 Paris) de janvier à avril 2025, et une journée d’étude finale qui se tiendra à Strasbourg le 13 mai 2025.

Pour toute question : deplusgrandesguerres@gmail.com

Entrée libre sur inscription.

Thème 2025 « Déplacements & circulations »

Séance 1 – La circulation des informations à l’épreuve de la guerre.

Lundi 13 janvier 2025, 14h30-17h, salle H 101 campus Saint-Thomas de Sciences Po (1, place Saint-Thomas d’Aquin, 75007 Paris).

• Nina Régis (Casa de Velázquez) : « Majesté, Maman pleure toujours. Des lettres à Alphonse XIII aux enjeux politiques d’une initiative humanitaire espagnole dans les camps de prisonniers allemands (1914-1924) ».
• Sébastien Farré (Maison de l’Histoire, Université de Genève) : « Documenter, communiquer, passer sous silence… les enjeux de l’information pour le CICR en temps de guerre (1936-1945) ».

Séance 2 – Déplacements de populations, évacuations et sauvetages.

Lundi 10 février 2025, 14h30-17h, salle H 101 campus Saint-Thomas de Sciences Po (1, place Saint-Thomas d’Aquin, 75007 Paris).

• Hélène Gacic (Université de Lorraine, CRULH) : « Entre évacuations et migrations, le parcours et l’accueil des réfugiés serbes durant la longue Grande Guerre ».
• Laura Hobson Faure (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, CHS) : « Circulations intra-européennes et transatlantiques face aux persécutions nazies : le Kindertransport vers la France et les Etats-Unis pendant la Shoah, 1938-1942 ».

Séance 3 – Les réfugiés : normes et institutionnalisation d’une figure en construction.

Lundi 10 mars 2025, 14h30-17h, salle H 101 campus Saint-Thomas de Sciences Po (1, place Saint-Thomas d’Aquin, 75007 Paris).

• Ismee Tames (Université d’Utrecht, NIOD), « Nansen Refugees: Stateless in the Age of the World Wars ».
• Thomas Chopard (EHESS-CRH), « Le comité de recours de l’Organisation internationale pour les réfugiés et les déplacés juifs. » (Titre provisoire).

 Séance 4 – La circulation des morts

Lundi 7 avril 2025, 14h30-17h, salle H 101 campus Saint-Thomas de Sciences Po (1, place Saint-Thomas d’Aquin, 75007 Paris).

• Marine Meucci Duly (Aix-Marseille Université, ADES) « Les corps de la Grande Guerre ou comment gérer la mort de masse en urgence ».
• Jean-Marc Dreyfus (Université de Manchester, chercheur associé au CHSP) : « Des morts qui dérogent. La recherche des corps des déportés de France et la construction de la nécropole nationale du Struthof, 1946-1960 ».

Journée d’étude (mardi 13 mai 2025 à Strasbourg) – Retours en sortie de Guerre

Programme diffusé ultérieurement.

---

---