Crée en 1900, l’École des hautes études sociales est une institution d’enseignement supérieur privé absolument passionnante mais qui, de manière assez révélatrice, attend encore que l’on se penche sur elle[1]. Faute d’archives, on ne peut aujourd’hui mesurer avec précision les conséquences de la Première Guerre mondiale sur la vie quotidienne de l’École. On ignore le nombre d’enseignants mobilisés[2] – sans doute assez faible du fait de leur âge généralement assez avancé – tout comme la proportion d’étudiants servant aux tranchées. On sait simplement qu’en 1914 des facilités sont accordées aux individus sous les drapeaux : « Les officiers, sous-officiers et soldats des armées alliées en congé de convalescence à Paris, les étudiants immatriculés aux universités belges et les étudiants français des régions envahies seront admis à toutes les sections de l’École avec remise complète des droits d’inscription »[3]. Sans doute ces dispositions sont-elles élargies au cours du conflit à d’autres soldats, notamment ceux portant les uniformes britanniques et américains[4]. Mais on ne peut en dire plus en l’état actuel des connaissances. Pour autant, la presse permet de certifier que non seulement l’institution ne cesse pas ses activités pendant le conflit mais qu’elle est pleinement engagée au sein de l’effort intellectuel et pédagogique de guerre. En cela, elle suit à n’en pas douter l’exemple de sa fondatrice, Dick May, dont l’activisme est réel, quitte, parfois, à déclencher les foudres de la « désunion sacrée ».

Dès l’origine, l’École bénéficie de nombreux relais dans le monde de la presse parisienne. Aussi est-il finalement assez aisé d’en retrouver la trace grâce au moteur de recherche du portail Retronews[5]. Or, ce que celui-ci met aussi en avant, c’est la quasi-disparition de l’institution des radars entre août et octobre 1914, soit pendant la guerre de mouvements, avant que le conflit ne s’enlise dans le système-tranchées et alors que les Allemands sont à quelques dizaines de kilomètres de Paris, des centaines de milliers de civils sur les routes de l’exode et le Gouvernement, comme en 1870, replié à Bordeaux. Certes, habituellement, entre novembre 1900 – date de la rentrée inaugurale de l’institution – et juillet 1914, l’établissement est peu présent dans les colonnes des gazettes. Si le rythme de parution est cyclique, décrivant ainsi les pics d’activité de l’École, notamment en novembre, mois de rentrée académique, la présence de l’institution fondée par Dick May est constante. De même, la croissance est remarquable tout au long de la Belle époque : de 1901 à 1913, les occurrences sont multipliées par 13.

Il peut s’agir de simples brèves annonçant des cours, de communiqués produits par l’École et intégralement repris ou, plus exceptionnellement, d’articles originaux. Mais malgré leur hétérogénéité, toutes ces sources permettent de cerner, faute de mieux du point de vue archivistique, l’activité de l’institution. Bien entendu, le déclenchement du conflit lui-même, en ce qu’il suppose la mobilisation d’une partie des rédactions ainsi que la réduction de la pagination des quotidiens, explique par certains égards cette disparition. Mais il n’y a pas que cela. En effet, tout porte à croire que l’École est, au moins en août et en septembre 1914, en pointillés, comme saisie par l’entrée en guerre. À la fin du mois d’août 1914, alors que la V^e armée retarde pendant quelques cruciales heures la poussée allemande dans les environs de Guise, l’institution libère ses locaux du 16, rue de la Sorbonne, pour que l’Association philotechnique puisse y dispenser un cours « gratuit de soins aux blessés, aux malades et aux enfants »[6]. Mais est-ce là une situation aussi exceptionnelle que cela au regard de l’activité très cyclique de l’institution ? Sans vouloir minorer exagérément le contexte, il est difficile d’être définitif. Le moteur de recherche de Retronews ne fait ainsi apparaître aucune mention de l’École en août 1906. Au final, c’est sans doute au regard du mois de novembre 1914 qu’il faut mesurer l’impact de la guerre sur l’établissement. En effet, on ne recense ce mois-là que 34 occurrences dans le corpus en ligne, soit moins qu’en novembre 1901, alors que l’École s’apprête à effectuer sa deuxième rentrée. En revanche, il est certain que la suite du conflit se traduit par une baisse accrue de visibilité pour l’institution. En 1918, on ne recense ainsi que 284 mentions de l’établissement parmi les titres consultables sur Retronews, soit moins qu’en 1901. Indiscutablement, l’École des hautes études sociales souffre de la Grande Guerre qui ne saurait être conçue dans une chronologie étriquée. Les occurrences relevées pour l’année 1919 suggèrent ainsi les conséquences d’une démobilisation très lente et d’une sortie difficile de conflit : 22 mentions seulement en novembre 1919, le plus faible total jamais enregistré pour une rentrée de l’École. Quant aux chiffres des années 1920, jamais ils ne parviennent à égaliser ceux que l’on peut relever au début des années 1910 : la Belle époque est bel et bien révolue.

Classiquement, l’École des hautes études sociales s’inscrit dans l’effort de guerre en cours en modifiant l’intitulé de ses enseignements et en les inscrivant dans les enjeux du moment. Ceci s’observe du reste dès la rentrée du 16 novembre 1914, la première rentrée du conflit, ce que ne manque pas de souligner dans les colonnes d’Excelsior le journaliste et critique littéraire – et par ailleurs docteur en droit – Jean Ernest-Charles[7] :  

« La guerre exerce une influence sur les études intellectuelles. Elle ne change pas, Dieu merci, les idées des maîtres de la jeunesse ; elle les pousse du moins, un peu d’avantage, vers les préoccupations contemporaines, elle les incline à choisir des sujets de cours plus actuels que, savants détachés de toutes contingences immédiates, ils n’eussent peut-être pas choisis naguère. Et voici que, maintenant, ils donnent des directions précises. »

Et cet article d’annoncer un cours de Ferdinand Buisson sur les œuvres de guerre, un autre de Lucien Lévy-Brühl sur « la théorie de la guerre dans l’Allemagne d’aujourd’hui » ainsi qu’une évocation des guerres anglaises de 1815 à 1915 par le traducteur Henry Durand-Davray. La marque du conflit ne fait pas de doute et Jean Ernest-Charles se permet même d’ironiser sur un cours portant sur « la politique intérieure de la France », sujet qui lui paraît manifestement contrevenir à l’Union sacrée : « Il y a donc, en cet instant, une politique intérieure de la France ! ». Mais plus que d’un ajustement conjoncturel, c’est bien d’un investissement dans le conflit en cours dont il s’agit :

« Variété des cours et des conférences ; unité, identité des préoccupations. La vie entraîne dans son mouvement tous les maîtres de la jeunesse. Cela est excellent, sans doute, et puisse en outre tout le public cultivé de France prendre décidément à ces heures graves une habitude que l’École des Hautes Études sociales souhaite lui donner : devenir aussi intelligemment attentif à la vie universelle qu’à la vie française. N’est-ce pas une façon, la meilleure, de mieux connaître la France et de mieux l’aimer ? »[8]

C’est Camille Le Senne qui, le 16 novembre 1914, donne la leçon inaugurale de l’année académique 1914-1915 de l’École des hautes études sociales avec un propos consacré au « théâtre patriotique à travers les littératures ». Annonçant la séance, le quotidien L’Action écrit sobrement qu’il est « inutile d’insister sur la portée morale d’un tel enseignement »[9]. Cette adaptation des enseignements à l’actualité du moment s’observe au sein de toutes les sections de l’École. Le 30 novembre 1914, l’École d’Art donne ainsi Patrie, une pièce de Victorien Sardou[10], quand le lendemain l’École sociale – selon toute vraisemblance – propose une conférence de Charles Seignobos sur « les relations entre les États d’Europe depuis 1870 ». Le 2 décembre, Alfred Croiset disserte sur « l’évolution du sentiment patriotique chez les Grecs » et deux jours plus tard André-Ferdinand Hérold propose un cours sur « les littératures de guerre »[11]. Le 20 février 1915, l’historien de l’art Camille Enlart prononce une conférence intitulée « Les villes d’art saccagées : Arras, Soissons, Senlis »[12]. Là est une veine que l’établissement cultive tout au long du conflit et, le 18 février 1916, on retrouve Victor Basch pour une séance consacrée aux littératures de guerre[13]. Le 11 avril 1916, l’institution accueille l’assemblée générale de l’association des poètes français, sous la présidence de Léon Riotor[14]. En janvier 1917, le professeur de l’École des langues orientales Frédéric Macler donne une conférence portant sur la musique en Arménie[15].

Dès les premiers mois de la guerre l’École s’efforce donc de « coller » à l’actualité la plus brulante du moment, en l’occurrence la guerre. Là est une ligne de conduite qui s’observe tout au long du conflit. En témoigne par exemple ce cours donné en janvier 1917 par Henri Lichtenberger, universitaire tenu pour être un des pères de la germanistique en France et professeur invité à Harvard : « Le derniers mois de guerre en Allemagne, d’après les journaux allemands »[16]. Mais à partir de l’année universitaire 1915-1916, l’institution tente d’être proactive, c’est-à-dire qu’elle ne se limite pas à des exposés descriptifs, et propose un cours annuel souhaitant tirer les leçons du conflit en cours, manière d’anticiper l’avenir et de préparer la paix. En d’autres termes, derrière l’établissement d’enseignement supérieur privé qu’est l’École des hautes études sociales se cache une sorte de laboratoire des affaires publiques. Parmi les intervenants officiant dans ce cours, on repère ainsi l’économiste, bientôt nommé au Collège de France, et membre fondateur de la Ligue des droits de l’homme, Charles Gide qui évoque le 10 décembre 1915 la démographie[17]. Son exposé a lieu le même jour que celui de Valentine Thomson, directrice du périodique La Vie féminine, qui porte sur « l’Évolution des carrières féminines pendant la guerre »[18]. Quelques mois plus tard, l’École accueille l’Office français du travail à domicile, une association très investie pour les droits et la protection de ces ouvrières, afin qu’elle y tienne son assemblée générale[19].

Véritables piliers de l’École, Charles Seignobos traite le 18 décembre 1915 de la réorganisation politique de la France tandis qu’Alfred Croiset évoque trois jours plus tard « la question religieuse », soit 10 ans quasiment jour pour jour après la proclamation de la Séparation des églises et de l’État[20]. L’École ne craint donc pas d’évoquer des sujets brûlants. La preuve en est avec cet article de Jean Guiraud publié en juin 1917, texte particulièrement virulent dénonçant le « grand bateau anticlérical » qu’est l’institution fondée par Dick May, et confondue d’ailleurs pour l’occasion avec le Collège des sciences sociales[21]. C’est ce dont témoigne aussi la conférence donnée le 4 avril 1916 par Joseph Barthélémy sur « les rapports du gouvernement et du commandement militaire »[22]. Alors que la bataille de Verdun fait rage, c’est là une question non seulement d’une grande actualité mais particulièrement sensible en ce qu’elle invite à mettre en perspective les choix opérés par Joffre et la marginalisation du pouvoir politique, donc civil, dans la conduite des opérations. C’est dire donc si la liberté de ton reste une caractéristique majeure des enseignements délivrés par l’École, y compris pendant la séquence 1914-1918 et ce indépendamment de son engagement sans réserve dans la culture de guerre de l’époque. Afin de maximiser la portée de ses enseignements, l’École sociale réunit en plusieurs volumes certains des cours qui y sont donnés chez Félix Alcan, éditeur dont on connaît la proximité avec Dick May[23].

En janvier 1916, c’est le juriste André Weiss qui évoque « le droit international et la réparation des dommages de guerre »[24]. Quelques jours plus tard, c’est sous l’angle statistique qu’un autre juriste, Fernand Faure, appréhende la question de l’évaluation des dommages de guerre[25]. Le 12 février 1916, l’École reçoit le géographe et professeur au Collège de France Jean Brunhes pour une conférence intitulée « La Bataille européenne au point de vue géographique »[26]. Trois semaines plus tard, alors que le choc de la bataille de Verdun commence à se faire puissamment ressentir au plus haut niveau de l’État, Auguste Pawlowski, directeur de l’Annuaire de l’Industrie et de la finance française, expose lors d’une conférence « les Conditions nécessaires pour développer l’activité économique de la France après la paix »[27]. Ces « questions économiques d’après-guerre » sont également abordées le 30 novembre 1916 par l’homme de presse nantais Maurice Schwob, dont on connaît les liens anciens avec Dick May[28]. Avec l’entrée officielle en guerre des États-Unis, la demande sociale de savoir sur ce pays se fait à n’en pas douter plus pressante et l’École semble avoir à cœur d’y répondre. C’est ainsi qu’en janvier 1918 le psychologue américain James Mark Baldwin, ancien enseignant à Princeton et Johns Hopkins, est amené à donner une série de cinq conférences, en anglais, sur « la philosophie et la vie américaine »[29]. Dans le même registre, on peut mentionner le cours de l’historien Paul van Dyke, professeur à Princeton et secrétaire de l’American University Union, sur « la vie universitaire aux États-Unis »[30].

Certains cours donnent lieu à des comptes-rendus dans la presse qui permettent donc d’avoir une idée précise des enseignements délivrés. Ainsi la conférence sur « la science allemande » donnée le 17 janvier 1915 par Alfred Croiset est l’occasion de dénoncer une « tendance mystique à diviniser la race et l’État »[31]. Propos essentialisant et pour tout dire convenu en cette période où la culture de guerre laisse cours à toutes les outrances[32]. Même chose à propose de la conférence donnée le 4 mars 1915 par Paul-Albert Helmer – un avocat proche de la Ligue des Patriotes – sur « la faillite de la germanisation », propos doublement convenu relevant d’une part du discours classique sur l’Alsace et la Lorraine, d’autre part d’une banale mobilisation d’un juriste en guerre[33]. Dans son édition du 1^er décembre 1915, Le Figaro rend longuement compte de la conférence donnée en l’École la veille par le parlementaire dreyfusard Joseph Reinach sur l’alcoolisme et la guerre[34]. Là encore, pour ce que l’on peut en comprendre, ce discours est sans surprise et participe de cette rhétorique intimant aux sociétés belligérantes la pureté – sur le plan de la boisson mais aussi de la chair – pour accéder à la victoire[35].

Proche des réseaux du pouvoir, comme le prouve par exemple l’entrée au gouvernement, en septembre 1915, en tant Sous-secrétaire d’État de l’aéronautique et de l’aviation, du député de Tours René Besnard, un ancien élève, l’établissement sait attirer de prestigieux orateurs et confirme, même en cet automne 1914 censément synonyme de suspension de la conflictualité politique, sa fonction de cercle éminemment politique où sont diffusées les idées[36]. C’est ainsi par exemple que le 21 novembre Paul Painlevé y prononce une conférence portant sur « l’idéal républicain et la guerre », propos qui ne nous est pas parvenu mais qui, tel que rapporté par Le Radical, semble décliner toute la grammaire de la culture de guerre, du conflit pour le « droit » et la « civilisation » aux références aux volontaires de 1792[37]. Une semaine plus tard, c’est Marcel Cachin qui vient discourir sur « le socialisme et la guerre »[38]. On le retrouve le 31 janvier 1917 en ces même lieux pour un cours intitulé « La Démocratie et la guerre ; les expériences socialistes »[39]. Le 6 février 1915, on relève la venue du député, inscrit lors de la X^e législature au groupe de la Gauche démocratique, Jean-Louis Lanessan pour une conférence sur « la politique de Guillaume II et la guerre de 1914 »[40]. Le 26 février 1916, l’École reçoit le parlementaire et ancien ministre Gaston Thomson à l’occasion de la Journée de l’Afrique française[41]. Le 18 novembre 1916, c’est le député de Boulogne, né à Constantinople et un temps mobilisé au sein de l’état-major du général Sarrail commandant l’Armée d’Orient, Léon Abrami qui évoque la politique extérieure de la Grèce[42]. Le 10 février 1918, c’est l’influent député de Meurthe-et-Moselle Louis Marin qui est invité à évoquer le « Rôle de la femme dans l’administration de la France, de la commune, de l’arrondissement, du département, de la région »[43].

Du fait de cette proximité avec les cercles du pouvoir, il n’est pas étonnant de constater que, déjà, l’École entretient des liens forts avec la prestigieuse Revue politique et parlementaire. C’est ainsi par exemple qu’on retrouve au sommaire de la 253^e livraison de cette publication la signature d’Auguste Pawlowski, « professeur à l’École des hautes études sociales », pour un article traitant des « Universités techniques »[44]. Bien d’autres plumes croisées dans les couloirs de l’établissement apparaissent dans les numéros qui suivent : Stanislas Posner, Charles Gide… sans oublier Fernand Faure, le directeur d’alors de la Revue politique et parlementaire.

Comme depuis sa fondation, toutes les opinions peuvent s’exprimer au sein de l’École pourvu qu’elles s’inscrivent dans la rhétorique patriotique de l’époque – aucun propos Zimmerwaldien ou apparenté n’a pu être identifié au sein de l’institution – et , le 30 janvier 1915, c’est le député nationaliste et antisémite Henri Galli qui est reçu pour prononcer une conférence intitulée « Paris et la Guerre »[45]. Dans son volumineux journal, le fougueux parlementaire évoque d’ailleurs cette causerie donnée un an jour pour jour après la mort de son mentor Paul Déroulède :

« A 5 heures ½, je conférenciais (sic !) sur Paris et la guerre, à l’École des hautes études sociales. J’y ai raconté, d’après mes notes quotidiennes, les incidents tragiques des derniers jours du mois d’août et des premiers de septembre. Le milieu, très différent de celui où je suis habitué à prendre la parole, s’est montré favorable et a très vivement applaudi mon appel à l’union pour la guerre menée sans défaillance jusqu’au bout, jusqu’à la victoire finale. Public de professeurs et d’intellectuels, parmi lesquels beaucoup de femmes. »[46]

Propos intéressants que ceux-ci et qui viennent rappeler que, ouverte à tous les orateurs, l’École n’en est pas moins dotée d’une véritable identité politique. Aussi, quand le parlementaire, et ancien ministre de la Marine, Camille Pelletan vient évoquer ses souvenirs du siège de Paris lors de la guerre de 1870-1871, c’est une vision très personnelle, pour ne pas dire orientée, qui se dévoile :

« Paris se transforma soudain à un degré que l’on a peine à croire. Athènes était devenue Sparte. Toute la population, soudainement, fut confondue. Ni bourgeois, ni ouvriers. Partout l’uniforme sombre de la garde nationale. Et, comme il n’y avait qu’un costume, il n’y avait qu’une âme. L’unanimité était telle que tous se sentaient républicains. L’Empire semblait avoir emporté avec lui toutes les idées de réaction. Et dans cette ville, devenue un vaste camp, les boulevards n’étaient plus le centre de la vie parisienne, mais le chemin de ronde des fortifications. »[47]

Non seulement la mémoire est organisation de l’oubli, et en l’occurrence de la Commune, mais elle se révèle une fois de plus l’outil politique du temps présent. Ceci vient rappeler que non seulement l’Union sacrée ne suspend pas la conflictualité idéologique du moment – puisqu’elle n’est qu’un vernis finalement peu occultant – mais que l’École est un des lieux de cette conflictualité, moins espace de confrontation que de propagation des idées. En témoigne par exemple le cours donné au début du mois de février 1915 par Joseph Barthélémy, enseignement où l’éminent juriste se prononce en faveur de la réunion du parlement en temps de guerre et contre la mobilisation des députés[48]. Là n’est pas la seule question d’actualité traitée au sein de l’École par ce professeur de droit et on sait qu’il produit lors de l’année 1915-1916 une réflexion sur la responsabilité juridique de l’État vis-à-vis des combattants, qui n’est semble-t-il pas sans préfigurer le droit à réparation, et qu’il évoque au cours de l’année 1917-1918 l’épineux sujet du vote de femmes[49]. Symptomatique est également la conférence donnée le 11 mars 1915 sur « L’Alsace-Lorraine et la guerre » par Anselme Laugel, optant et ancien député d’Alsace-Lorraine au Reichstag, ou celle donnée quelques jours plus tard sur « la jeune génération en Alsace-Lorraine » par l’abbé Wetterlé, ecclésiastique ayant lui aussi siégé au sein de cette assemblée[50].

Il est intéressant de noter que l’École des hautes études sociales n’est pas qu’un établissement d’enseignement supérieur privé destiné aux civils. Non seulement les statuts de l’institution sont, on l’a vu, modifiés pour que les mobilisés puissent suivre gratuitement les cours mais des militaires sont également conviés à enseigner, afin là encore d’éclairer l’auditoire sur les événements en cours. Le 20 mars 1915, c’est ainsi l’amiral François-Ernest Fournier qui est invité à donner une conférence sur « le rôle actuel des marins de guerre »[51]. À partir du 13 novembre 1915, c’est le général Gabriel Maleterre – lui-même amputé de guerre en septembre 1914 et par ailleurs visiblement proche d’Alfred Croiset – qui officie en revenant sur « les Débuts de la guerre, les plans d’opérations, les premières batailles »[52]. Tout porte d’ailleurs à croire que cette manifestation doit être comprise dans le cadre de la promotion d’un ouvrage sorti quelques mois auparavant[53]. Toujours est-il qu’on retrouve cet officier au printemps 1917, pour évoquer cette fois-ci le front russe, puis les Balkans et le Levant[54].

Les enseignements délivrés pendant le conflit renvoient clairement à la géopolitique du moment, même si le terme n’est semble-t-il pas utilisé. Lors de l’année 1914-1915, un cours est ainsi organisé sur la Pologne et fait intervenir de prestigieux enseignants parmi lesquels Venceslas Gasztowtt, ancien professeur au collège Chaptal, Stanislas Posner, avocat à la Cour de Varsovie, Jean Bielecki, ancien privat-docent à l’Université de Genève ou le diplomate et universitaire Zygmunt Lubicz-Zaleski[55]. En janvier 1916, l’École accueille une conférence du journaliste belge Louis Dumont-Wilden consacrée à ce pays dans la guerre et au roi Albert[56]. Quelques jours plus tard, c’est le géographe polytechnicien, bientôt élu député sous la bannière de l’Action républicaine et sociale, Henri Lorin qui traite de la question d’Orient[57]. Puis vient le tour, le 23 janvier 1916, du syndicaliste belge Vincent Volckaert, invité à témoigner de l’occupation de son pays par les troupes allemandes. Exceptionnellement, la séance est payante mais pour une bonne raison : la recette est reversée à l’association des Amis des Volontaires russes blessés, malades ou prisonniers[58]. Le cours que le byzantiniste Charles Diehl consacre au Monténégro la veille est lui, classiquement, gratuit[59]. En novembre 1917, l’édition parisienne du Chicago Tribune fait état de trois leçons données par le géographe Yves-Marie Goblet et portant sur les « influences celtiques dans la guerre actuelle », un texte à notre connaissance malheureusement perdu mais qui n’est pas sans faire songer aux travaux de D. Buenviaje[60]. Mais s’il est bien un pays qui préoccupe l’École, c’est la Pologne. En janvier 1916, le marquis Jacques de Dampierre – un chartiste officiant alors comme chargé de mission du Quai d’Orsay sur l’étude des infractions au droit des gens – donne une conférence intitulée « La Pologne et le germanisme »[61]. Quelques jours plus tard, le 28 janvier 1916, on retrouve à l’École Stanislas Posner qui, cette fois-ci, dresse le parallèle entre l’Alsace-Lorraine et la Pologne[62]. Il est vrai que ce pays incarne alors aux yeux de beaucoup « le problème des nationalités », question qui intéresse énormément au sein de l’équipe gravitant autour de Dick May et abordée, justement, le 2 février 1916 par l’historien Henri Hauser[63]. Au cours de l’hiver 1915-1916 sont ainsi organisés, en lien avec la communauté polonaise de Paris, des concerts de « chansons de guerre polonaises »[64]. Quelques indices portent également à croire que certains enseignements donnés au sein de l’institution témoignent d’une réelle sensibilité au sionisme[65].

Mais l’École des hautes études sociales n’est pas qu’un simple établissement privé d’enseignement supérieur. Dès sa fondation, cette institution est aussi pensée comme un laboratoire du changement social, c’est-à-dire comme un espace de confrontation des idées mais aussi de diffusion, de dissémination, de contagion serions-nous presque tenté d’écrire, de ces idées afin de parvenir à mettre en œuvre le progrès social. En cela, elle est sans doute semblable aux dizaines d’universités populaires de la Belle époque et autres ligues ou associations qui accueillent des conférenciers pour qu’ils exposent à leurs membres les fruits de leurs réflexions. À titre d’exemple, citons rue de Trévise, à Paris, l’Union chrétienne des jeunes gens (YMCA), véritable outil de soft power des États-Unis. Mais sa proximité avec les cercles du pouvoir d’une part, par l’intermédiaire de toute une génération d’acteurs politiques née dans le combat dreyfusard et ayant accédé, pour certains, aux plus hautes responsabilités, d’autre part avec ce qu’il convient d’appeler – faute de mieux – le monde médiatique, font assurément de l’École des hautes études sociales un espace à part. Les archives de Paul d’Estournelles de Constant l’attestent sans ambiguïté, lui qui intervient au sein de l’École comme au sein de nombreuses universités populaires mais prend bien soin, avant chacune de ses conférences, d’inviter de nombreuses personnalités, notamment du corps diplomatique, ainsi que des hommes de presse[66]. Autrement dit, cette institution n’est pas qu’un espace pédagogique, elle est aussi un lieu de rencontre, de fabrique des réseaux, ainsi qu’une tribune.

À l’origine, l’École des hautes études sociales est scindée en trois écoles distinctes : une École de morale, une École sociale et une École de journalisme – la première du type en France et dont on sait qu’elle défraye alors la chronique[67]. Y est adjointe très rapidement une École d’Art, confiée aux bons soins de Romain Rolland. Aussi, l’École des hautes études sociales se présente-t-elle à l’orée de l’année universitaire 1904-1905 comme composée de quatre écoles : Morale et Pédagogique, Sociale, Journalisme et Art. Les cours débutent le 7 novembre 1904 et renvoient à un programme riche et exigeant, où se repèrent maints grands noms : Alfred Croiset bien entendu mais aussi Léon Bourgeois, André Siegfried, Ferdinand Buisson, Charles Seignobos, Victor Basch, Alexandre Millerand, Paul Vidal de la Blache, Émile Durkheim, Henri Sée, Albert Thomas ainsi qu’Émile Boutroux, en tant que directeur de la Fondation Thiers. L’institution délivre alors deux types de diplômes : un diplôme de section, qui « porte le titre de la section qui l’aura délivré » et qui peut être obtenu après avoir satisfait à de strictes préalables (« justifier de deux ans de scolarité, et prouver, soit par un travail original se rapportant à l’un de ces cours, soit par tout autre moyen, qu’il a bénéficié de l’enseignement reçu ») ainsi qu’un diplôme d’École, celui-ci étant « conféré, sans examen nouveau, à tous les élèves de l’École des hautes études sociales qui présenteront deux diplômes de section, à la condition que l’un de ces diplômes soit celui de l’École sociale »[68].

C’est peu ou prou cette organisation qui prévaut, pour ce que l’on peut en savoir en l’état actuel de nos connaissances, à la veille du conflit, à l’occasion de la rentrée universitaire de l’automne 1913. L’École dispose toujours de 4 sections, même si les intitulés ont pu être modifiés à la marge : Sociale, Journalisme et préparation à la vie publique, Art et, enfin, Philosophie morale et politique. Quant aux enseignements, ils sont conçus pour être en prise avec la réalité du moment. En témoignent notamment l’intitulé de plusieurs cours de l’École sociale qui « se devait de consacrer cette année, sa section politique au bilan de la guerre turco-balkanique, et à ses conséquences dans l’équilibre méditerranéen qui est maintenant le point sensible de la politique européenne »[69].

Or, fidèle à sa double vocation d’établissement d’enseignement supérieur et de laboratoire de la transformation sociale, que l’on perçoit bien avec la création en décembre 1914 de l’Orphelinat aux armées, l’École des hautes études sociales se dote à la rentrée 1917 d’une cinquième école, dénommée École interalliée des hautes études, et dont l’appellation dit bien l’urgence du moment. Mais, comme on a pu le voir plus haut, celle-ci n’est pas non plus sans précédents et il serait sans doute inexact de parler à ce propos d’une création ex nihilo, uniquement née du conflit. Pour autant, à n’en pas douter, la chronologie ne doit ici rien au hasard tant l’année 1917 est « trouble », pour reprendre la formule de Raymond Poincaré, et pleines d’incertitudes, du drame de l’offensive manquée du Chemin des Dames à l’échec de Caporetto en passant par l’instabilité russe et la très lente entrée en guerre américaine[70]. C’est en effet à ce moment de la guerre que se fait encore plus pressante l’idée d’un commandement unique interallié des opérations, même si cette conduite va croissante depuis la fin de l’année 1915 et la conférence de Chantilly[71]. Le communiqué diffusé dans la presse en ce mois de novembre 1917, texte qui vient rappeler que l’École n’a pas perdu ses nombreuses connections avec le monde médiatique, trahit bien cette urgence du moment ainsi qu’une certaine forme de naïveté, certains diront de grandiloquence, volontiers caractéristique des tempéraments idéalistes :

« Au moment où les événements remettent au premier plan la question d’un état-major interallié, d’un haut-commandement interallié, d’une diplomatie interalliée, l’École des hautes études sociales 16, rue de la Sorbonne, pose et résout à la fois la question d’une École interalliée des hautes études.

L’École interalliée des hautes études, actuellement cinquième section de l’École des hautes études sociales (École de morale, École sociale, École d’art, École de journalisme et de préparation à la vie publique), est destinée à devenir après la guerre une vaste organisation d’échanges intellectuels entre nos amis et alliés et nous. Son siège central reste à Paris, à l’École des hautes études sociales. Des centres nationaux seront ouverts tout d’abord à Bruxelles, à Londres, à Rome, à Washington. Un conseil de direction interallié est en voie de formation. »[72]

Cette temporalité bien particulière n’échappe pas aux contemporains. Le Temps, affirme ainsi que l’École des hautes études sociales, avec cette nouvelle section, se montre « soucieuse de donner à son activité une extension qui réponde au besoin du temps présent et de l’avenir »[73]. Pour Le Journal des débats politiques et littéraires, il s’agit là d’une « importante amélioration » apportée au fonctionnement de l’institution, amélioration qui à n’en pas douter trahit le souci croissant de la préparation de l’après-guerre et précise que « cette section [est] destinée à devenir après la guerre une organisation d’échanges intellectuels entre nos alliés et nous »[74].

Reprise du communiqué diffusé par l’École, cette formulation n’en est pas moins doublement riche de sens. En effet, il n’est pas difficile de voir dans la création de cette nouvelle section la perpétuation du credo conciliateur porté par Paul d’Estournelles de Constant[75]. Cette continuation est semble-t-il d’autant plus facile qu’elle s’accorde vraisemblablement bien de la doctrine wilsonienne concernant l’après-guerre, et notamment du principe d’une Société des Nations. D’ailleurs, on sait que la Ligue pour une Société des Nations organise en l’École, le 18 mars 1917, une « séance d’études » consacrée aux « droits fondamentaux à garantir internationalement »[76]. Une dizaine de jours plus tard, ce sont « les institutions internationales à organiser » qui sont au menu, toujours au 16, rue de la Sorbonne[77]. En juillet, les débats portent sur le libre-échange et les intervenants se demandent si celui-ci doit être « le premier principe de la Société des Nations »[78]. Pour autant, il importe de rappeler – et c’est là la seconde remarque qu’il convient de formuler – que cet après-guerre qu’il s’agit d’ores et déjà de préparer ne se conçoit pas en dehors de la culture de guerre du moment, c’est-à-dire d’un conflit compris comme résultant de la politique de l’Allemagne, comme dans une sorte de préfiguration du paragraphe 231 du traité de Versailles. La preuve en est que cette nouvelle section est bel et bien développée dans un cadre interallié, avec des bureaux à Bruxelles, Londres, Rome et Washington. Révolution oblige, Saint-Pétersbourg est exclue, de même que Berlin, Vienne et Constantinople. Là est la matérialisation de la guerre du « droit », « droit » de la « civilisation » contre la « barbarie » sur lequel doit être fondé le prochain ordre international. Et certains des enseignements délivrés au sein de l’institution semblent parfaitement témoigner de cette orientation, à l’image par exemple de la série de conférences donnée lors de l’année universitaire 1918-1919, celle pendant laquelle se négocie donc le traité de Versailles, portant sur « l’Europe nouvelle et la formation de la barrière anti-allemande à l’Est »[79].

Sans doute est-ce d’ailleurs là le moment opportun de rappeler que Dick May compte, en tant que « secrétaire générale de l’École des hautes études sociales », en septembre 1915, parmi les signataires, aux côtés de Jean-Louis Lanessan, déjà croisé, mais aussi de Ferdinand Buisson, d’une pétition initiée par « l’Association antigermanique La France nouvelle » visant à resserrer les liens entre la France et son Empire colonial de manière à lutter plus efficacement contre l’Allemagne[80]. Or, il est intéressant de noter que le siège social de cette institution se trouve être au 16, rue de la Sorbonne, précisément l’adresse de l’École[81]. Au comité d’honneur on repère d’ailleurs une certaine « Mlle Dickmay (sic !), secrétaire général (sic !) de l’École des hautes études sociales »[82]. Pourtant, cela n’empêche pas le quotidien antisémite d’Édouard Drumont La Libre parole de condamner vertement le credo conciliateur de l’École et de rappeler qu’en Noël 1913 cette institution organise en ses locaux du 16, rue de la Sorbonne, un « noël franco-allemand » : l’Union sacrée ne semble pas connaître la trêve des confiseurs…[83]

D’ailleurs, il n’est pas difficile de voir dans un certain nombre de cours donnés en l’établissement depuis l’origine les prémices de cette cinquième section. Il est vrai que le credo conciliateur, fondé sur le droit, est consubstantiel au génome de l’établissement. Celui-ci n’est d’ailleurs nullement modifié par les premières semaines du conflit, comme en témoigne le cours sur « la guerre et le Tribunal de La Haye » donné le 16 décembre 1914 par le juriste Paul Bureau[84]. Le 26 juin 1915, alors que l’armée française est engagée dans une meurtrière double offensive en Artois et en Champagne, l’École accueille une réunion de l’Office des nationalités à laquelle prennent part outre Paul Painlevé, déjà croisé au sein de l’établissement, Charles Seignobos ainsi que des orateurs serbe, roumain, bulgare et belge et des représentants catalan, irlandais, finlandais, libanais, danois ou encore arménien[85]. Or, cet Office est loin d’être une institution complètement innocente car, par l’intermédiaire d’individus tels que Jean Pélissier, cette entité est à la croisée des chemins, entre outil au service de la liberté des peuples à disposer d’eux-mêmes et relais de la diplomatie officieuse française[86]. C’est donc bien de l’incubation d’une culture de la conciliation dont il s’agit, processus où l’éducation de manière générale, et l’enseignement supérieur en particulier, tiennent une place essentielle, mais aussi de défense des intérêts français dans la mesure où il est entendu que, dans ce nouveau système de relations internationales qui doit naître de la Grande Guerre, Paris ne saurait disposer que d’une place éminente, notamment face à Berlin. C’est donc ainsi qu’il faut comprendre le message transmis par des « universités américaines » à l’École et opportunément communiqué à la presse à l’occasion de la rentrée de l’année universitaire 1916-1917 : « Tenez-nous au courant de tout ce que vous faites ; nous organisons dès maintenant des groupes d’étudiants que nous enverrons en France, aussitôt la guerre finie, au lieu de les expédier comme auparavant aux Facultés sociales d’Allemagne… »[87]

---

[1] L’École est formellement créée en 1900. Pourtant, c’est bien l’année 1899, année de naissance d’une école de morale et d’une de journalisme au sein du Collège libre des sciences sociales, fondé lui en 1895, qui est généralement considéré comme l’acte de naissance de l’institution qui porte aujourd’hui le nom d’Hautes études internationales et politiques. En 1900, Dick May qui le Collège libre des sciences sociales et disjoint les sections de morale et de journalisme pour les insérer dans une nouvelle entité, l’École des hautes études sociales. L’essentiel de la bibliographie disponible sur cette institution se focalise pour l’heure sur la figure de Dick May, sa fondatrice. Aussi l’École y est-elle à la fois très présente et finalement superficiellement abordée, arrière-plan d’études stimulantes mais dont cette institution n’est pas le propos. Voir cependant et sans exclusive Fabre, Mélanie (préface de Duclert, Vincent), Dick May, une femme à l’avant-garde d’un nouveau siècle 1859-1925, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2019 ; Al-Matary, Sarah, « Et le verbe se fit chair(e). Défense et illustration de l’oralité à l’École des hautes études sociales », Romantisme, n°192, 2012-2, p. 67-76 ; Al-Matary, Sarah, « ‘J’ai tous les courages sitôt qu’il ne s’agit plus de moi…’ Dick May entre refus de parvenir et stratégies d’effacement », Mil Neuf Cent. Revue d’histoire intellectuelle, n°37, 2019-1, p. 69-88 ;  Goulet, Vincent, « Transformer la société par l’enseignement social. La trajectoire de Dick May entre littérature, sociologie et journalisme », Revue d’histoire des sciences humaines, n°19, 2008-2, p. 117-142 ; Goulet, Vincent, « Dick May et la première école de journalisme en France. Entre réforme sociale et professionnalisation », Questions de communication, n°16, 2009, p. 27-44 ; Prochasson, Christophe, « Sur l’environnement intellectuel de Georges Sorel : l’École des hautes études sociales (1899-1911) », Cahiers Georges Sorel, n°3, 1985, p. 16-38. SIgnalons également, à paraître le 18 octobre 2024 au Seuil, Deux célèbres inconnues. Le mystère Jeanne Weil(l) de Sarah Al-Matary.

[2] Citons néanmoins le juriste Marcel Plaisant, mobilisé au 170^e RI de Bourges. « Les Candidats républicains », La Dépêche du Berry, 27^e année, n°6172, 22 octobre 1919, p. 1.

[3] « École des Hautes Études Sociales », L’Information financière, économique et politique, 16^e année, n°307, 16 novembre 1914, p. 3. Il s’agit d’un communiqué diffusé par l’établissement et que l’on retrouve dans beaucoup d’autres titres, à l’instar de L’Humanité, Le Temps, La Liberté, Le Journal des débats politiques et littéraires, L’Intransigeant, La Patrie, Le Petit journal, Le Petit parisien…

[4] « Cours et conférences », L’Éclair, 29^e année, n°10204, 12 novembre 1916, p. 4 précise que sont admis gratuitement les officiers, sous-officiers et soldats des armées alliés ainsi que « les étudiants immatriculés aux Universités belges, serbes, roumaines, et les étudiants français des régions envahies. « Information », La Politique coloniale, n°6892, 4 mars 1919, p. 1 indique que « l’École interalliée des Hautes Études sociales (16, rue de la Sorbonne) vient d’organiser, d’accord avec le gouvernement des États-Unis, une série de conférences hebdomadaires à l’usage d’étudiants américains mobilisés en France et mis en sursis en vue de poursuivre leurs études à Paris ».

[5] Données collectées le 31 juillet 2024.

[6] « Informations et avis », Le Temps, 54^e année, n°19410, 28 août 1914, p. 4.

[7] « École des hautes études sociales », Le Figaro, 60^e année, 3^e série, n°317, 13 novembre 1914, p. 3 spécifie que la rentrée à lieu le lundi 16 novembre 1914, dans les locaux du 16, rue de la Sorbonne. Sur Jean Ernest-Charles consulter Arch. nat. : 19800035/1410/62996.

[8] Ernest-Charles, Jean, « À l’École des Hautes Études Sociales », Excelsior, 5^e année, n°1467, 21 novembre 1914, p. 7.

[9] « Le Feuilleton parlé », L’Action, 12^e année, n°4137, 5 novembre 1914, p. 2.

[10] Revenant sur cette représentation, L’Action explique que « la pièce de Victorien Sardou a repris une actualité singulière en s’éclairant à la lueur de l’incendie de Louvain ». « Le feuilleton parlé », L’Action, 12^e année, n°1104, 2 décembre 1914, p. 2.

[11] « Dans les académies », Excelsior, 5^e année, n°1474, 28 novembre 1914, p. 8. Cette implication des différentes écoles est également suggérée par Ernest-Charles, Jean, « À l’École des Hautes Études Sociales… », art. cit. Pour un aperçu de la conférence d’Alfred Croiset, « Conférences de M. Alfred Croiset sur le patriotisme des Grecs », Excelsior, 5^e année, n°1481, p. 8.

[12] « Conférences », Le Figaro, 61^e année, 3^e série, n°51, 20 février 1915, p. 4. Quelques jours plus tard, l’École accueille la première réunion d’une commission chargée de la reconstruction des maisons détruites et dans laquelle siègent notamment Joseph Barthélémy et Paul Vidal de la Blache, tous deux enseignants au sein de l’institution. La presse relève d’ailleurs la présence « du ministre de Belgique ». « La reconstruction des maisons détruites », Le Rappel, n°16281, 16 Ventose an 123 – 28 février 1915, p. 3.

[13] « Cours et conférences », Le Gaulois, 51^e année, 3^e série, n°14006, 18 février 1916, p. 4.

[14] « Les Lettres », L’Intransigeant, 34^e année, n°13047, 3 avril 1916, p. 1. Sur cette question de la poésie pendant la Première Guerre mondiale, se rapporter à la thèse de Julia Ribeiro Thomaz.

[15] « La Musique en Arménie », Paris, 40^e année, 2 février 1917, p. 2.

[16] « Aujourd’hui », Le Figaro, 63^e année, 3^e série, n°13, 13 janvier 1917, p. 3 ; Charle, Christophe, Les Professeurs de la faculté des lettres de Paris. Dictionnaire biographique 1909-1939, Paris, Institut national de la recherche pédagogique, 1986, p. 137-139.

[17] « Cours et conférences », L’Humanité, 12^e année, n°4254, 10 décembre 1915, p. 4.

[18] « L’évolution des carrières féminines pendant la guerre », Excelsior, 6^e année, n°1852, 11 décembre 1915, p. 8.

[19] « L’Ouvrière à domicile dans l’industrie du Vêtement », Le Petit Courrier, 34^e année, n°75, 15 mars 1916, p. 3.

[20] « Cours et conférences », Le Temps, 55^e année, n°19887, 18 décembre 1915, p. 3 ; « Cours et conférences », Le Temps, 55^e année, n°19890, 21 décembre 1915, p. 3.

[21] Guiraud, Jean, « La Libre-Pensée intégrale, Dick May et la Sorbonne », La Croix, 38^e année, n°10498, 27 mai 1918, p. 5. Voir aussi Guiraud, Jean, « Rectification », La Croix, 38^e année, n°10505, 5 juin 1917, p. 1.

[22] « Conférences », Le Figaro, 62^e année, 3^e série, n°95, 4 avril 1916, p. 4.

[23] « Bibliographie », La Loi, 38^e année, 6-7-8 mai 1917, p. 2 ; « Livres & Revues », L’Union libérale, 52^e année, n°109, 10 mai 1917, p. 2 ; « Bibliographie », Le Rappel, n°17655, 30 Ventose, an 127 – 21 mars 1919, p. 2 ; « La Vie artistique à Paris au XVIII^e siècle », Le Journal des arts, 41^e année, n°23, 19 avril 1919, p 1.

[24] « Conférences », Le Figaro, 62^e année, 3^e série, n°13, 13 janvier 1916, p. 4.

[25] « Cours et conférences », Le Temps, 56^e année, n°19929, 29 janvier 1916, p. 3.

[26] « Conférences », Le Figaro, 62^e année, 3^e série, n°43, 12 février 1916, p. 4.

[27] « Cours et conférences », L’Humanité, 13^e année, n°4344, 9 mars 1916, p. 4 ; « Pour développer l’influence française chez les neutres », La France, 55^e année, n°94, 4 avril 1916, p. 1.

[28] « Cours et conférences », Le Figaro, 62^e année, 3^e série, n°335, 30 novembre 1916, p. 4 ; « Conférence de M. Maurice Schwob », Le Phare de la Loire, 101^e année, n°31 665, 1^er décembre 1916, p. 1 explique que lors de cette conférence « l’orateur a démontré que la prospérité du pays après la guerre dépendra de la rapidité des échanges entre les valeurs financières et les marchandises réelles ». Voir aussi « Nouvelles politiques », Journal des débats politiques et littéraires, 128^e année, n°339, 4 décembre 1916, p. 3.

[29] « Cours et conférences », Le Temps, 58^e année, n°20636, 5 janvier 1918, p. 3 ; Journal des débats politiques et littéraires, 130^e année, n°5, 5 janvier 1918, p. 4.

[30] « La vie universitaire aux États-Unis », Revue internationale de l’enseignement, janvier 1919, p. 165-175.

[31] « La Science allemande », Le Temps, 55^e année, n°19553, 18 janvier 1915, p. 3. Voir aussi « La Science allemande », La Gironde, 24 janvier 1915, p. 1.

[32] Audoin-Rouzeau, Stéphane et Becker, Annette, 14-18, retrouver la Guerre, Paris, Gallimard, 2000.

[33] « Une conférence sur l’Alsace-Lorraine », Le France militaire, 36^e année, n°9403, 7 mars 1915, p. 3 ; « La Faillite de la Germanisation », La France de demain, 2^e année, n°158, 6 mars 1915, p. 1-2 ; Georges, Raphaël, Un Nouveau départ. Les vétérans alsaciens-lorrains dans la France d’après-guerre (1918-1939), Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2024 ; Deperchin, Annie, La Justice à l’épreuve de la Guerre. Magistrats et avocats pendant le premier conflit mondial, Paris, L’Harmattan, 2023.

[34] « Les Leçons de la guerre », Le Figaro, 61^e année, 3^e série, n°335, 1^er décembre 1915, p. 5. « L’Alcoolisme devant les Chambres », L’Œuvre, 12^e année, n°88, 11 décembre 1915, p. 3 indique que le texte de cette conférence est publié par La Renaissance. Ceci est confirmé par « Contre l’Alcoolisme », Le Courrier de Saône-et-Loire, 76^e année, n°21478, 11 décembre 1915, p. 1 ; « Contre l’Alcoolisme », Le Temps, 55^e année, n°19882, 13 décembre 1915, p. 1 ; « L’Alcoolisme devant le Parlement », Le Gaulois, 50^e année, 3^e série, n°13935, 9 décembre 1915, p. 3.

[35] Pour un exemple je me permets de renvoyer à Le Gall, Erwan, « Syphiliser Saint-Malo? Prophylaxie et tourisme sur la Côte d’Emeraude pendant la Grande Guerre », in Dornel, Laurent et Le Bras, Stéphane (dir.), Les Fronts intérieurs européens. L’arrière en guerre (1914-1920), Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2018, p. 339-353.

[36] « Le Sous-secrétaire d’État de l’aéronautique et de l’aviation », Le Bourguignon, 98^e année, n°219, 15 septembre 1915, p. 2.

[37] « L’Idéal républicain et la guerre de 1914 », Le Radical, 35^e année, 23 novembre 1914, p. 1. La date est précisée par « Communiqués », Le Figaro, 60^e année, 3^e série, n°319, 15 novembre 1914, p. 4.

[38] « Hautes études sociales », L’Humanité, 11^e année, n°3877, 28 novembre 1914, p. 2.

[39] « Conférences d’aujourd’hui », La France, 56^e année, n°31, 31 janvier 1917, p. 2.

[40] « Cours et conférences », L’Écho de Paris, 32^e année, n°11132, 6 février 1915, p. 3.

[41] « Conférences », Le Figaro, 62^e année, 3^e série, n°57, 26 février 1916, p. 6.

[42] « Divers », L’Humanité, 13^e année, n°4598, 18 novembre 1916, p. 4.

[43] « Le vote des femmes », L’Événement, 38^e année, série E, n°800, 8 février 1918, p. 2.

[44] « Revue politique et parlementaire », Journal des débats politiques et littéraires, 127^e année, n°348, 15 décembre 1915, p. 3.

[45] « Dans les Académies », ², 6^e année, n°1530, 23 janvier 1915, p. 8.

[46] Galli, Henri (édition présentée par Henri-Galli, Pascal et Nivet, Philippe), Journal politique de la Grande Guerre 1914-1918. La III^e République sur le vif (Volume 1), Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2022, p. 271-272.

[47] « Paris en 1870-71 », Le Radical, 36^e année, 28 janvier 1915, p. 1.

[48] « Le Parlement et la guerre », La Lanterne, 35^e année, n°13709, 4 février 1915, p. 2 ; « Député ou soldat ? L’opinion du professeur Barthélémy », Le Matin, 32^e année, n°11304, 8 février 1915, p. 2.

[49] Ce cours s’intitule « La réparation des dommages de la guerre. L’évolution des principes juridiques sur la responsabilité de l’État. ». « Cours et conférences », Le Gaulois, 50^e année, 3^e série, n°13907, 11 novembre 1915, p. 4 ; « Enseignement », L’Action, 13^e année, n°1445, 8 novembre 1915, p. 3. Sur cette question voir Prost, Antoine, Les Anciens Combattants et la société française, 1914-1939, Paris, Presses de la Fondation nationale des Sciences politiques, 1977 (3 tomes) ainsi que Cabanes, Bruno, « Droit à la réparation. Les enjeux d’un concept juridique dans la France de la sortie de guerre », in Brazzoduro, Andréa, Daimaru, Ken et Téofilakis, Fabien, Faire l’histoire des violences en guerre. Annette Becker, un engagement XX^e-XXI^e siècles, Paris, Créaphis, 2021, p. 153-168. Barthélémy, Joseph, Le Vote des femmes. Cours professé à l’École des Hautes Études sociales pendant l’année 1917-1918, Paris, Félix Alcan, 1920.

[50] « Cours et conférences », Le Gaulois, 50^e année, 3^e série, n°13662, 11 mars 1915, p. 4 ; « Communiqués », La Patrie, 74^e année, 12 mars 1915, p. 3 ; « Cours et conférences », Le Temps, 55^e année, n°19605, 11 mars 1915, p. 3 ; « Une conférence de l’abbé Wetterlé », Le Phare de la Loire, 100^e année, n°81046, 26 mars 1915, p. 2.

[51] « Informations », Excelsior, 6^e année, n°1586, 20 mars 1915, p. 8 ; « Dans Paris », La Presse, 81^e année, nouvelle série, n°8256, 21 mars 1915, p. 2 ; « Renseignements utiles », La Libre parole, 24^e année, n°836, 20 mars 1915, p. 2 ; « Cours et conférences », Le Temps, 55^e année, n°19614, 20 mars 1915, p. 3 ; « La Maîtrise des mers », Le Gaulois, 50^e année, 3^e série, n°1367, p. 2 ; « Le Rôle actuel des marines de guerre », L’Information financière, économique et politique, 17^e année, n°80, 22 mars 1915, p. 3.

[52] « À l’École des Hautes Études Sociales », Excelsior, 6^e année, n°1824, 13 novembre 1915, p. 9 ; « La Journée », Le Siècle, 80^e année, n°1522, 28 novembre 1915, p. 2.

[53] Maleterre, Gabriel, Études et impressions de guerre, Paris, Tallandier, 1914.

[54] « Conférences d’aujourd’hui », La France, 56^e année, n°119, 29 avril 1917, p. 2 ; « Réunions, cours et conférences », Le Figaro, 63^e année, 3^e série, n°132, 12 mai 1917, p. 4.

[55] « Une série de conférences sur la Pologne », Le Siècle, 79^e année, n°1165, 4 décembre 1914, p. 2 ; « Une série de conférences sur la Pologne », L’Action, 12^e année, n°1106, 5 décembre 1914, p. 2.

[56] « Cours et conférences », Le Gaulois, 51^e année, 3^e série, n°13962, 5 janvier 1916, p. 4.

[57] « Échos », Journal des débats politiques et littéraires, 128^e année, n°16, 16 janvier 1916, p. 2.

[58] « Les Amis des Volontaires russes », L’Humanité, 13^e année, n°4296, 21 janvier 1916, p. 3.

[59] « Cours et conférences », Le Gaulois, 51^e année, 3^e série, n°13979, 22 janvier 1916, p. 4.

[60] « The Celtic Influence Of This Big War », The Chicago Tribune (Army edition), n°121, November 13, 1917, p. 2 ; Buenviaje, Dino E., The Yanks Are Coming Over There. Anglo-Saxonism and American Involvment in the First World War, Jefferson, North Carolina, McFarland & Company, 2017. De cet auteur, on repère aussi un cours donné en 1913 à l’École des hautes études sociales avec Joseph Aulneau et Francis Delaisi, vieux militant dreyfusard, volume publié en 1913 chez Alcan portant sur « Les aspirations autonomistes en Europe ». Cet ouvrage bénéficie  d’une introduction de Charles Seignobos, texte republié dans Matériaux pour l’histoire de notre temps par l’historienne S. Coeuré. On retrouve cette personne, sous le pseudonyme bretonnisé de Yann Morvran Goblet, en février 1917 avec une conférence intitulée : « La Chanson populaire chez les alliés : Galles, Écosse, Irlande ». « Cours et conférences », Le Gaulois, 52^e année, 3^e série, n°14356, 2 février 1917, p. 4.

[61] « La Journée », Le Siècle, 81^e année, n°1576, 12 janvier 1916, p. 2 ; Martin, André, « Jacques de Dampierre », Bibliothèque de l’École des Chartes, 107-1, 1948, p. 173-174 ; Arch. nat : 19800035/1475/70939.

[62] Aubac, Stéphane, « La Pologne et l’Alsace », Excelsior, 7^e année, n°1901, 29 janvier 1916, p. 12.

[63] « La Journée », Le Siècle, 81^e année, n°1597, 2 février 1916, p. 2.

[64] Aubac, Stéphane, « La Chanson de guerre polonaise », Excelsior, 7^e année, n°1929, 26 février 1916, p. 7.

[65] Schawb, Moïse, « Du Judaïsme immortel », L’Univers israélite, 72^e année, n°17, 19 janvier 1917, p. 408-410.

[66] Arch. dép. Sarthe : 12 J 335, listes d’invitations.

[67] « À l’École des hautes études sociales », Journal des débats politiques et littéraires, 112^e année, n°316, 14 novembre 1900, p. 2. Voir aussi May, Dick, L’École des hautes études sociales, Paris, Marescq Ainé, 1901, p. 12.

[68] Arch. dép. Sarthe : 12 J 335, brochure de présentation de l’École des hautes études sociales.

[69] R. P., « Le nouveau Programme des Hautes-Études sociales », L’Action, 11^e année, n°3771, 6 novembre 1913, p. 3. Rédigée par un ancien professeur de l’École que ses simples initiales ne permettent pour l’heure pas d’identifier avec certitude, mais qui pourrait être Robert Pimienta, ces lignes constituent une source précieuse pour appréhender l’institution à la veille de conflit.

[70] Barey, Morgane et Bourcart, Jean (dir.), 1917. L’année trouble, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2019.

[71] Cochet, François, « 6-8 décembre 1915, Chantilly : la Grande Guerre change de rythme », Revue historique des armées, n°242, 2006, p. 16-25.

[72] « Communiqués », Le Siècle, 82^e année, n°2250, 17 novembre 1917, p. 4. Ce communiqué est également diffusé par Le Gaulois, Le Rappel, La France, Le XIX^e siècle ainsi que Le Voltaire. L’ouverture de cette nouvelle école est par ailleurs annoncée par Le Temps et Le Figaro.

[73] « École des hautes études sociales », Le Temps, 57^e année, n° 20582, 12 novembre 1917, p. 3.

[74] « Cours et conférences », Le Journal des débats politiques et littéraires, 129^e année, n°314, 11 novembre 1917, p. 3.

[75] Tison, Stéphane (dir.), Paul d’Estournelles de Constant. Concilier les nations pour éviter la guerre (1878-1924), Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2015.

[76] « Réunions et conférences », Le Rappel, n°16922, 13 ventose an 125 – 18 mars 1917, p. 2 ; « Les Réunions », Le Journal (éditions de Paris), n°8939, 18 mars 1917, p. 2.

[77] « Divers », L’Humanité, 14^e année, n°4732, 1^er avril 1917, p. 6.

[78] « Le Libre-échange est-il le premier principe de la Société des Nations ? », L’Œuvre, 13^e année, n°670, 23 juillet 1917, p. 2. « Invitation officieuse », La Feuille, 2^e année, n°48, 20 septembre 1917, p. 2 fait état de pressions organisées sur les intervenants à ces trois journées de réflexion tenue en l’École. À en croire Pichon, René, « Pas de saboteurs ! », L’Œuvre, n°733, 24 septembre 1917, p. 1, cette censure aurait pu concerner les débats relatifs aux pays membres de cette future Société des Nations, et donc selon toute vraisemblance l’Allemagne et ses alliés.

[79] « L’École intéralliée des Hautes études sociales », L’Information financière, économique et politique, 20^e année, n°321, 16 novembre 1918, p. 4.

[80] « La France nouvelle », La Dépêche coloniale, 23^e année, n°6031, 24 septembre 1915, p. 2 ; « La Marine marchande », Le Siècle, 80^e année, n°1447, 11 septembre 1915, p. 2 ; « La renaissance de la Marine marchande », Le Petit bleu, 16^e année, 14 septembre 1915, p. 3. Il est à noter que de nombreux Bretons figurent parmi les signataires de cette pétition visant à renforcer les liens de la France à son Empire colonial.

[81] « La Marine marchande », L’Action quotidienne, 13^e année, n°1390, 14 septembre 1915, p. 2.

[82] « La France nouvelle », La Dépêche coloniale et maritime, 23^e année, n°6957, 24 décembre 1915, p. 2. Là n’est pas la seule association de ce genre au sein de laquelle est investie Dick May. On la retrouve par exemple que sein La Maison de tous, œuvre qui n’est d’ailleurs pas sans rappeler l’Orphelinat aux armées où elle tient un rôle prépondérant. « La Maison de tous », La Croix, 37^e année, n°10255, 11 août 1916, p. 6.

[83] Ternac, Louis, « Le dernier Noël de l’avant-guerre et le Rapprochement franco-allemand », La Libre parole, 26^e année, n°9374, 31 décembre 1917, p. 1. Il est à noter que ce rappel est repris par le très droitier Nouvelliste de Bretagne dans son édition du 2 janvier 1918 (p. 3.).

[84] « Dans les Académies », Excelsior, 5^e année, n°1488, 12 décembre 1914, p. 8. Paul Bureau est par ailleurs à l’origine au printemps 1916 de la Ligue pour le relèvement de la natalité française qu’il préside. « Pour le relèvement de la natalité française », Le Mémorial de Gaillac, 56^e année, n°17, 22 avril 1916, p. 3.

[85] « La Guerre actuelle et l’avenir des nationalités », Le Petit parisien, 40^e année, n°14120, 27 juin 1915, p. 3 ; « La Conférence des nationalités », Le Figaro, 61^e année, 3^e série, n°179, 28 juin 1915, p. 2 ; « La Conférence des nationalités », Le Journal, n°8309, 27 juin 1915, p. 3 ; « La Conférence des nationalités », La République française, 44^e année, n°15036, 28 juin 1915, p. 2 ; « La Conférence des nationalités », Le Temps, 55^e année, n°19714, p. 3 ; « La guerre actuelle et l’avenir des Nationalités », L’Univers israélite. Journal des principes conservateurs du judaïsme, 72^e année, n°16, 8 juillet 1915, p. 35

[86] Soutou, Georges-Henri, « Jean Pélissier et l’Office central des Nationalités, 1911-1918 : renseignement et influence », Relations internationales, n°78, été 1994, p. 153-174. Fondé en 1911, l’Office des nationalités organise sa première grande manifestation en juin 1912 dans les locaux de l’École des hautes études sociales. On retrouve au sein de cette institution des personnalités aussi diverses que Paul Painlevé, Charles Seignobos ou… Henri Galli.

[87] « Les Hautes études sociales », La France, 55^e année, n°316, 14 novembre 1916, p. 2 ; « Cours et conférences », Le Gaulois, 51^e année, 3^e série, n°14272, p. 3. Le message est opportunément rediffusé en avril 1917, après l’entrée officielle de Washington dans le conflit. « L’Expansion française », Le Petit Troyen, 37^e année, n°13392, 14 avril 1917, p. 1.

---

---